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Mise au poing

10 Fév - 18 Mar 2017
Vernissage le 10 Fév 2017

L’exposition « Mise au poing » présente à Topographie de l’art, à Paris, des clichés réalisés par six photographes contemporains, à l’invitation de l’association Médecins du Monde. Les œuvres de Claudine Doury, Denis Rouvre, Valérie Jouve, Alberto Garcia-Alix, Henk Wildschut et Cédric Gerbehaye jettent un regard solidaire et percutant sur les laissés pour compte de la société française.

L’exposition « Mise au poing » à Topographie de l’art, à Paris, dresse un état des lieux de la précarité et de l’exclusion dans la France d’aujourd’hui. A travers le travail de six photographes contemporains, l’association Médecins du Monde entend ainsi rappeler l’urgence de la situation.

La photographie donne un visage aux invisibles

Le contexte électoral a été choisi par l’organisation Médecins du Monde pour rappeler la nécessité de son combat, y compris en France, trente ans après avoir ouvert à Paris son premier centre de soins gratuits pour les personnes plus démunies. Si depuis, plus de vingt centres se sont ajoutés, la situation ne s’est guère améliorée.

Choisir la photographie était la façon la plus évidente de mettre en lumière ceux qui sont habituellement invisibles, laissés pour compte par le reste de la société. Les œuvres de six grands photographes donnent ainsi un visage à ceux que l’on oublie.

Une « mise au poing » sur la précarité en France

Le cliché intitulé Gideon et réalisé par le photographe belge Cédric Gerbehaye, dresse un portrait de ce jeune originaire du Nigeria, âgé de seize ans, alors qu’il rend visite à son ami Idriss, jeune mineur non accompagné, dans le squat où vit celui-ci. La tonalité très sombre de cette photographie en noir et blanc accentue l’expression grave et morose du sujet et son impact.

C’est d’un jeune garçon afghan lui aussi âgé de seize ans qu’Henk Wildschut a suivi la marche, de dos, recouvert d’une couverture colorée, sur la route de Vintimille, à la frontière franco-italienne, en décembre 2016. La photographe française Claudine Doury a quant à elle choisi de fixer son objectif sur les logements précairesdu camp de Montmagny, dans le Val d’Oise. Il ressort du cliché en couleur une superposition de tapis et couvertures et un assemblage de bric et de broc pourtant soigneusement agencé L’absence de toute personne semble souligner la tristesse et l’inhumanité du lieu.

Les photographies de l’Espagnol Alberto Garcia-Alix et des Français Valérie Jouve et Denis Rouvre donnent eux aussi à voir comment les plus pauvres, que leur exclusion repose sur le manque d’argent, de papiers, de logement ou de droits, vivent au quotidien. Elles obligent à ressentir la violence de la précarité, à travers une « mise au poing » salutaire.

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