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Mélanie Matranga

Cette première monographie de Mélanie Matranga, combinant vues d’exposition et sélection d’œuvres emblématiques, entretien, essais et notices, est publiée dans le cadre de l’exposition de l’artiste française au Palais de Tokyo, à voir jusqu’au 10 janvier 2016.

Information

Présentation
Thomas Boutoux, Benjamin Thorel, Frédéric Grossi (dir.), Mélanie Matranga, Delphine Manetta, Julien Mahon
Mélanie Matranga

Le titre de l’exposition en mandarin, «反复», qui se prononce [fanfu], signifie «encore et encore». Volontairement élusif, il contribue à la création d’une atmosphère particulière, d’un état d’incertitude, et fait écho aux personnages d’un film du même titre, réalisé par Mélanie Matranga, et présenté dans l’exposition. «J’utilise plus des structures émotionnelles que des structures formelles, les émotions générées par l’écoute de la musique, la gêne provoquée par la vue d’une scène érotique dans un espace public sans que l’on s’y attende… passer par des chemins très détournés comme ces structures pour exprimer quelque chose sans jamais bien y arriver» explique Mélanie Matranga.

L’exposition de Mélanie Matranga au Palais de Tokyo est volontairement équivoque. Son titre même, en mandarin, nous met dans une situation malaisée, comme lorsqu’il faut demander à un(e) inconnu(e) son chemin dans une ville étrangère, ou qu’il faut avouer son ignorance devant un message qui nous échappe pour commencer une conversation. Mélanie Matranga nous place parmi des codes familiers et des formes génériques, dans des espaces où l’expression de soi, paradoxalement, n’est possible qu’à condition de perdre son identité. Des endroits où être seul(e) avec les autres.

Dans l’exposition sont créés plusieurs environnements, plusieurs moments, grâce à un ensemble de pièces et d’installations: des mezzanines, un fumoir en silicone, plusieurs lampes et haut-parleurs, des murs de photographies et de dessins. Mélanie Matranga mêle des signes renvoyant à l’intériorité et des éléments liés à des attitudes et des habitudes sociales. Ensemble, ils composent des lieux où le singulier se mesure au commun, et où l’intime se retrouve à découvert. Des endroits où être seul avec les autres. «En jouant sur des clichés touchant à la jeunesse, à son image et à son narcissisme soi-disant passif, Mélanie Matranga joue avec l’attention du visiteur, son humour, et ouvre des brèches dans des systèmes de représentation pris pour acquis», anaylsent Benjamin Thorel et Thomas Boutoux, commissaires de l’exposition.

Coéditée avec Les presses du réel, cette monographie est publiée à l’occasion de l’exposition de Mélanie Matranga au Palais de Tokyo du 21 octobre 2015 au 10 janvier 2016.

Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit et travaille à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (Ensba). En 2014, elle a fait partie des artistes sélectionnés pour le Prix de la Fondation d’Entreprise Ricard, et a été la première lauréate du Frieze Artist Award. Mélanie Matranga est représentée par la galerie Karma International, à Zurich.

Contributeurs
Thomas Boutoux et Benjamin Thorel sont les commissaires de l’exposition personnelle de Mélanie Matranga au Palais de Tokyo. Delphine Manetta est ethnologue. Julien Mahon est critique de cinéma.

Sommaire
— «Complexe ou compliqué»: Conversation entre Mélanie Matranga, Thomas Boutoux et Benjamin Thorel
— Vues de l’exposition «反复», 21.10.2015-10.01.2016, Palais de Tokyo
— «Dire et médire par le chant», Delphine Manetta
— «Le geste et la parole», Julien Mahon
— Notices des oeuvres