ART | EXPO

Mathieu Boisadan

16 Juin - 15 Juil 2012
Vernissage le 15 Juin 2012

La peinture de Mathieu Boisadan le porte essentiellement à redonner à l’image photographique un pouvoir émotionnel, un contenu, un sens que la multiplicité médiatique lui a fait perdre. Dans une société où les écrans sont allumés en permanence, l’artiste nous rappelle que derrière l’information réside une condition vécue avec son corollaire de joies, de tensions et de traumatismes.

Mathieu Boisadan

De ses maîtres, Mathieu Boisadan a retenu les leçons des scènes d’arrêt sur image, les représentations de l’instant où l’action se matérialise, le moment suspendu où l’émotion jailli. Il garde dans son travail un goût prononcé pour le figuratif, peint à l’huile et revendique son amour de l’académisme, cherchant à «réaliser une peinture contemporaine ayant des qualités techniques et artistiques qui permettent de répondre à la problématique de la représentation esthétique du chaos, comme l’avaient fait auparavant Caravage ou Rembrandt». Une autre de ses influences revendiquées est Yan Pei-Ming, artiste chinois connu pour ses toiles de format monumental, portraits réalisés en noir et blanc — le plus célèbre étant celui de Mao —, par de larges et rapides coups de brosse ou de rouleaux qui structurent fortement les formes.

Mathieu travaille uniquement à la brosse, «elle correspond à un geste et m’apporte de l’énergie tout de suite». Son travail ne se réduit pas qu’à une critique moraliste de la surconsommation. Sans rompre pour autant avec sa technique, des corps nus érotisés viennent hanter ses nouvelles toiles. Pour autant le politique n’est jamais loin. Même si les poses sont lascives, le sujet érotique se trouve relégué au second rang, le porno ne devenant qu’un vulgaire décor, pied de nez à la peinture trash. Le résultat est là: une peinture plus libérée qui s’exprime totalement, plus compliquée à lire, mais moins polie.

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