ART | EXPO

Lundi de Phantom 9

21 Oct - 21 Oct 2013
Vernissage le 21 Oct 2013

Ismaïl Bahri présentera ses recherches sur un nouveau dispositif d’apparition d’images, qui questionne une certaine archéologie du cinéma. Un cache en papier vient se greffer sur l’objectif de la caméra. Il est positionné à l’aide de tiges en fil de fer à quelques centimètres de la lentille, laissant entrevoir ce qui se déroule dans les bords.

Ismaïl Bahri
Lundi de Phantom 9

Ismaïl Bahri prolonge ainsi la réflexion entamée depuis le début de sa résidence, et met en partage de nouvelles recherches vidéographiques gravitant notamment autour de projections, d’écrans, d’ellipses et de «films à blanc».

Cette rencontre se propose de tester les sutures lâches que l’artiste tente d’entretenir entre son travail vidéo et une certaine archéologie du cinéma. Pour ce faire, il invitera des interlocuteurs avec qui confronter pensées et regards.

Le dispositif

«Un cache en papier vient se greffer sur l’objectif de la caméra. Il est positionné à l’aide de tiges en fil de fer à quelques centimètres de la lentille. Le cache est découpé suivant les proportions exactes d’un 4/3, laissant légèrement entrevoir ce qui se déroule dans les bords, il obstrue presque la totalité du champ. Le papier fait office d’obturateur mais aussi d’écran. Par effet de surface, cet écran prend la forme d’un halo blanc, semblable à une projection sans film. Il cache autant qu’il montre : il déporte le regard vers les marges et donne à voir les prémisses du hors-champ.

La mise au point est ajustée sur l’élément le plus lointain dans le champ. Se crée alors une tension entre cette saute vers l’horizon et l’accolement à l’écran. Simple façon de contrarier la mécanique : tendre au plus loin pour troubler l’image en surface. A observer les vidéos obtenues, on balance entre l’illusion d’une lumière et la réalité d’un obscurcissement. C’est une forme d’obturation éblouissante. Une occlusion de lumière donnant l’illusion d’un éclat, d’une surexposition qui jette un trouble quant à la nature de l’écran. La surface tramée de l’image vidéo se confond avec la surface blanche à l’image.
Le dispositif ne tient à rien et travaille une image qui ne se révèle pas d’emblée. Je pense qu’il rejoue les incertitudes visuelles liées à la magie mécanisée de la lumière, au scintillement cinématographique (vibration de surface, pellicule, photogramme scintillant…) Il me semble qu’on retrouve encore la même volonté de faire trembler l’image numérique par l’interface d’un intercesseur élémentaire, en l’occurrence ici la feuille de papier.»

Ismaïl Bahri

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