ART | EXPO

L’Heure du loup. Phase 3: sommeil profond

20 Fév - 14 Mar 2015
Vernissage le 19 Fév 2015

Marion Auburtin et Benjamin L. Aman expérimentent un parallèle plastique et poétique entre les zones d’ombre qui animent une recherche artistique et celles qui règnent sur le sommeil. Cette deuxième exposition collective, qui s’inscrit dans le cadre de leur projet curatorial «L’Heure du Loup», s’intéresse à la troisième phase du cycle du sommeil: le sommeil profond.

Agnès Geoffray, Barbara Breitenfellner, Christoph Meier, Maude Maris
L’Heure du Loup. Phase 3: sommeil profond

« L’Heure du Loup » fait suite à une série d’expositions collectives que les deux artistes et commissaires Marion Auburtin et Benjamin L. Aman ont initiée en 2010 intitulée Sleep Disorders et expérimentant un parallèle plastique et poétique entre les zones d’ombre qui animent une recherche artistique et celles qui règnent sur le sommeil.

Le sommeil profond est caractérisé par des ondes électriques très lentes. L’activité des fonctions vitales du dormeur se ralentit nettement, son rythme cardiaque et respiratoire diminue, sa température corporelle s’abaisse. À ce stade, l’activité musculaire et les mouvements oculaires disparaissent quasiment.
Le temps du sommeil profond (phase 3) occupe environ 40% du temps global. L’une de ses fonctions est de renforcer l’efficacité des défenses immunitaires ainsi que l’ancrage des informations dans la mémoire. C’est à ce stade que peuvent surgir le somnambulisme, les états de panique et les terreurs nocturnes.

Le travail d’Agnès Geoffray explore le potentiel fictionnel de toute image. La charge dramatique qui traverse l’ensemble de son œuvre ne tient pas à la saisie d’un «instant décisif», mais au contraire à la convocation de références conscientes ou inconscientes, de rémanences, de geste latents, d’évènements esquissés, inspirés d’images intimes ou officielles, de faits divers ou de faits historiques… qui ébranlent la perception des scènes présentées. Travaillant à partir d’images préexistantes, elle opère des retouches pour souligner la violence latente d’une scène banale ou réparer un outrage historique: ses manipulations ouvrent ainsi un espace de suspension, où le simulacre brouille les frontières entre image-trophée et image-témoignage.

La démarche de Barbara Breitenfellner, n’est pas analytique ou exhaustive, elle ne s’intéresse qu’à ses rêves d’art ou d’expositions. Les retranscriptions de ses rêves privilégient un mode descriptif et synthétique. Ses notes donnent le titre des œuvres et apparaissent au mur de ses expositions. L’énoncé sert de point de départ
à une mise en scène distanciée de ses projections nocturnes.
Barbara Breitenfellner rêve ses pièces qui semblent configurées dans une géométrie non euclidienne. Elle agence, associe des matériaux, des objets comme des collections. Il ne s’agit pas de se souvenir au plus près de ce qu’elle a vu lors de ses nuits mais plutôt de construire à partir de ce postulat de nouvelles énigmes, de nouveaux scénarios.

Le travail de Christoph Meier exploite un riche fonds théorique sur les conditions et les frontières de l’art. Les formes qu’il emploie font écho à l’art minimal et se retrouvent fréquemment associées à des objets qui entrent dans l’atelier de manière plus ou moins aléatoire. Il choisi méticuleusement les éléments composant ses installations, qu’ils soient construits ou récupérés. Ces derniers sont utilisés tant pour leurs qualités formelles que pour leur potentiel narratif, intrinsèque ou contextuel.

Dans ses œuvres, Maude Maris procède à la mise en scène d’objets virtuels dans un espace et une lumière plausible sans qu’il soit possible de dire ce dont il s’agit. De la même manière, l’échelle de ces objets est inconnue et n’est pas nécessairement donnée par les dimensions de la peinture. Ces représentations d’un monde qui semble familier peuvent être mise en relation avec le réel mais sans être nommable ou assignable. Il s’agit de créer une sorte d’espace mental.

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