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Les Orties

21 Fév - 28 Mar 2015
Vernissage le 21 Fév 2015

Comme par pudeur, Adam Adach suggère plus qu'il ne dévoile. La mémoire semble lui jouer des tours et sa peinture est celle du doute et du chuchotement. Entre figuration et abstraction, usant de la touche et du geste, l'artiste prend un malin plaisir à brouiller les codes de la représentation et à rendre l'image illisible.

Adam Adach
Les Orties

Réunies sous le titre « Les Orties », les peintures produites ces derniers mois par Adam Adach nous plongent dans un univers particulier tout en s’inscrivant dans la continuité de sa démarche, marquée par des récits autobiographiques liés à des lectures pour Lisant Gilberto Freyre, des événements historiques pour La danse des veuves à Yalta ou scientifiques avec Pasazerka, le singe passager de l’espace.

La série «Halte de Trie-Château» évoque une journée d’études en forêt, il y a plus de vingt ans. Chacune des peintures apparaît comme un fragment de récit que l’on imagine champêtre. Pourtant il s’en dégage une forte impression de gravité liée autant à la facture des tableaux qu’à ce qui y est représenté. Les figures sont presque dématérialisées, comme fondues dans la nature dans laquelle elles s’inscrivent.

Comme par pudeur, Adam Adach suggère plus qu’il ne dévoile. La mémoire semble lui jouer des tours et sa peinture est celle du doute et du chuchotement. Notre regard est troublé par cette apparente dichotomie entre une figuration confuse et désordonnée, et une abstraction qui n’en respecterait pas les codes. Là, l’artiste prend un malin plaisir à brouiller la représentation et à rendre l’image illisible.

Pour créer cette atmosphère si particulière, le traitement pictural sera décomplexé par le geste et la touche. L’exemple le plus probant se trouve dans le tableau intitulé Halte à Trie-Château (Antje) où un groupe de personnes à peine esquissé se fond dans un paysage non illusionniste. Dans un premier plan, quelques taches roses confondues à des tonalités vertes, jaunes, bleues et grises suffisent à matérialiser une présence humaine alors que la partie supérieure de la toile contraste par un subtil jeu de stries légèrement inclinées. Ainsi, les bandes bleues du ciel, telle une pluie de lumière, déchirent régulièrement la composition tout en dessinant les arbres, apportant à l’ensemble un mouvement tournoyant.

Tout l’impact de la peinture si désordonnée de Adam Adach repose sur le fait que ces images nous offrent, en tant que regardeur, une grande liberté d’interprétation en nous permettant d’explorer tout ce qui nous échappe.

Adam Adach est né en 1962 à Nowy Dwor Mazowiecki (Pologne). Il vit et travaille à Varsovie et Paris.

Vernissage
Samedi 21 février 2015

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