ART | EXPO

Les mille rêves de Stellavista

17 Oct - 05 Fév 2012
Vernissage le 16 Oct 2011

Dans cette exposition collective autour des fantômes, les oeuvres font office de points de passage, à la croisée de diverses temporalités, passés plus ou moins proches et futurs en devenir, elles agissent comme des seuils, des portes ouvertes sur la mémoire d’autres lieux, d’où émergent ça et là nos propres fantômes.

Ignasi Aballi, Stanley Brouwn, Daniel Buren, Clino Castelli, Delphine Coindet, Dunne et Raby, Michel François, Peter Friedl, Tamar Guimaraes, Louise Hervé et Chloé Maillet, Susan Hiller, Sherrie Levine, Gianni Pettena, R&Sie(n), etc.
Les mille rêves de Stellavista

Pour «Les mille rêves de Stellavista», la synagogue de Delme s’associe au duo d’artistes Berdaguer & Péjus et conçoit une exposition collective autour des fantômes, rassemblant une quinzaine d’artistes, designers et architectes de tous horizons.

L’exposition s’inscrit en amont de Gue(ho)st House, Commande Publique du Ministère de la Culture à Delme, confiée à Berdaguer & Péjus. Cette commande a pour vocation le réaménagement des abords du centre d’art et la création d’un espace d’accueil des publics (inauguration prévue: été 2012).

Dans l’exposition «Les mille rêves de Stellavista» les oeuvres font office de points de passage, à la croisée de diverses temporalités, passés plus ou moins proches et futurs en devenir, elles agissent comme des seuils, des portes ouvertes sur la mémoire d’autres lieux, d’où émergent ça et là nos propres fantômes. Que ce soit en littérature ou au cinéma, l’imaginaire contemporain est traversé par les fantômes, quand chaque nouvelle technologie amène sa part de revenants et d’irrationnel. Il va de soi que ces figures, plus ou moins informes, plus ou moins visibles, tour à tour effrayantes ou bienveillantes, se prêtent à de fructueuses images où la science et la fiction s’entremêlent et floutent leurs limites respectives.

Quand le designer Clino Castelli reprend les plans de la maison dessinés par Wittgenstein pour sa soeur, il y révèle les vibrations de l’air et les forces invisibles, en jeu dans l’habitation. Chez François Roche, l’architecture se définit également par des paramètres immatériels, dans ce qu’il nomme «l’architecture des humeurs». Et pour les designers Dunne & Raby, c’est de l’humeur des objets domestiques dont il est question, avec une série de robots aux psychologies variées : anxiété, hyperactivité, goût pour le calme ou faiblesse apparente viennent remplir l’espace de sentiments diffus.

Les oeuvres disparaissent, affleurent à la surface des murs ou au contraire en constituent des excroissances stratifiées, elles sont fugaces, faites de poussières, arrachées à l’oubli tant bien que mal. Une vidéo de Susan Hiller fait bruisser des langues mortes, ou en voie de disparition, dans une collecte de mondes qui se meurent, en même temps que les langues qui les portent. Ces voix de l’au-delà se mêlent à quelques figures artistiques et intellectuelles, ressuscitées pour l’occasion: le philosophe Antoni Gramsci dans l’installation de Peter Friedl, le médium psychographe dont Tamar Guimaraes nous évoque l’incroyable trajectoire, ou encore le photographe Walker Evans que Sherrie Levine rephotographie en créant un jeu de strates temporelles et de mises en abyme.

Plus loin, quelques fantômes cinématographiques ponctuent l’exposition à travers des plaques de fantasmagories, qui dès le XVIIème siècle servirent à animer des images pour des spectacles populaires.

Enfin à l’entrée, le visiteur est accueilli par l’oeuvre de Michel François, intitulée Pièce à conviction, qui consiste en un pavillon de verre entièrement brisé. Tel un rêve fracturé, ce volume de verre nervuré, vivant et pourtant prêt à s’effondrer, agit comme un prisme au coeur de l’exposition: comme si à l’idéale transparence il fallait opposer une vision plus opaque et quelques replis où se cacher, un champ ouvert à l’incertitude, dans un univers parfaitement balisé et connu.

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