ART | EXPO

Légèrement manipulés

20 Avr - 14 Juin 2008
Vernissage le 20 Avr 2008

A travers la photographie, l’installation, le film et la performance, le travail de Jimmy Robert gravite entre matérialité et représentation. Par le biais de la juxtaposition d’images réalisées à partir de son environnement et de la mise en scène de micro-événements, il évoque des atmosphères intimes et nostalgiques autour de la notion d’aliénation et d’absence.

Communiqué de presse
Jimmy Robert
Légèrement manipulés

Jimmy Robert travaille indifféremment la photographie, la performance ou le film, essayant de créer une conversation entre les pièces individuelles mais aussi les utilisant comme des entités indépendantes. Ses installations composées de photos, de collages et d’éléments sculpturaux évoquent l’instabilité de la représentation via la porosité des images, les dynamiques des surfaces créant des images pluridimensionnelles.

Dans ses films, l’artiste explore l’idée de juxtaposition et de performativité des matériaux à travers l’utilisation de proches et leur aliénation dans un espace donné. Avec ses performances, l’artiste explore plus directement l’idée du corps comme matériau, ajoutant intentionnellement des couches pour mettre en avant la complexité de la lecture des images. L’intertextualité ou le potentiel des références joue un rôle important dans son travail, la narrativité du contenu et la narrativité de la forme sont ainsi toujours en dialogue que ce soit dans une oeuvre indépendante ou lorsque des oeuvres sont juxtaposées.

L’artiste explique ainsi sa démarche: « Mon travail gravite autour de l’espace entre la matérialité et la représentation allant de la photographie au film et à la performance. Il questionne mon insatisfaction à l’égard de l’image objet. J’essaye de regarder l’image comme un objet et par conséquent d’envisager sa relation au corps. A partir de là, ma recherche s’oeuvre sur l’idée de désir et d’image, mais aussi sur la dynamique des surfaces.

J’essaye d’activer la porosité de différents supports identifiés comme la littérature et le cinéma, pour aller au-delà de la page ou de l’écran en intégrant l’image ou en incarnant le texte; c’est de toute manière dans la lignée des ‘Correspondances’ Baudelairienne ou d’une synesthésie. En sublimant le désir, j’établis une relation entre tactilité et visualité.

Ces dernières années, je me suis très précisément intéressé à Marguerite Duras et sa relation à l’écriture, aux films ainsi qu’à son traitement de la répétition et de la condensation de l’histoire d’amour absolu qu’elle enlève pratiquement du texte et donne comme un souvenir universel à récrire au lecteur/spectateur, amenant l’histoire vers de nouveaux lieux de récit.

Sa façon de traduire l’expérience de la vie en une représentation tout autant que la manière dont elle soutient, restitue le désir et la mémoire dans ses thèmes et parallèlement dans la forme, sont constitutifs de ma pratique. Etant moi-même des Antilles françaises, ayant été amené en France, ayant vécu à Londres et en Hollande et maintenant installé à Bruxelles, la notion d’espace, en rapport à l’absence et à l’aliénation, est une problématique qui questionne constamment mon travail, où les doutes et la fragmentation sont moteurs.

J’examine la relation entre l’image et le corps sous la forme d’une recherche autour du corps et sa redondance à l’égard de différents médias, en produisant des performances, performances pour la vidéo ou pour des films ; j’explore l’échec des processus d’identification, leur limite, mais aussi, par la productivité, la possibilité de leur constante réinscription dans une signification nouvelle et différente. »

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