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Giuseppe Penone, Le regard tactile

Artiste majeur de l’Arte Povera italien, Giuseppe Penone mène une trajectoire singulière. Son œuvre de sculpteur se caractérise par une interrogation sur l’homme et la nature, sur le temps, l’être, le devenir, l’infini, le mouvement, et par la beauté affirmée de ses formes et de ses matériaux.

Information

Giuseppe Penone
Le regard tactile
Entretiens avec Françoise Jaunin

Dès les années 1970, Giuseppe Penone est salué comme une figure majeure de la sculpture contemporaine et jouit d’une réputation internationale: il est à la Documenta de Kassel en 1972, 1978, 1987 et sera à celle de 2012. Il représente l’Italie à la Biennale de Venise de 2007, est invité dans les grands musées du monde: le Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1980, le Museum of Contemporary Art de Chicago en 1984, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1984, le Castello di Rivoli en 1991, le Centre Pompidou en 2007, le Toyota Municipal Museum à Toyota en 2009, le Moma de New York en 2010 et bien d’autres encore. En 2010 aussi, la France le fait Chevalier de la Légion d’honneur.

L’homme est discret, secret même. Tout en étant à l’écoute de l’esprit de son temps, il mène un travail solitaire et silencieux. Les collines et forêts de son Piémont natal sont l’atelier à ciel ouvert dans lequel il ne cesse de mener son interrogation et sa méditation poétiques et philosophiques sur le monde et l’homme, la matière et le temps, les permanences et les métamorphoses, les signes de la nature et la mémoire des origines.

Le Turinois n’en est pas moins un bon communicateur. Professeur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris depuis une douzaine d’années, le dernier représentant de l’Arte Povera sait fort bien transmettre le sens de sa démarche au croisement entre le voir et le toucher, parler de la respiration de la forêt, de la mémoire des arbres, de la pierre sculptée par la rivière, de la peau comme tambour de résonance du monde en nous, de l’étonnement comme l’un des moteurs poétiques de son œuvre ou de son besoin de transfigurer ce qui l’entoure pour en révéler les forces cachées et les mécanismes secrets. Même s’il se défend de faire de la littérature, il manie les mots en poète et les écrits par lesquels il met en place ses idées sont pure poésie.

SOMMAIRE

— Dans la fluidité vivante du monde
— Au commencement était la forêt
— Le corps outil
— Les lieux de la métamorphose
— Quand le processus se fait œuvre