ART | EXPO

Le nevi del Kilimandjaro

20 Juin - 01 Août 2009
Vernissage le 20 Juin 2009

Karim Ghelloussi expose ses sculptures à la galerie Catherine Issert. Son exposition, Le nevi del Kilimandjaro, découle d’une double référence à la nouvelle d’Hemingway, Les neiges du Kilimandjaro et au film d’Antonioni, L’éclipse.

Karim Ghelloussi
Le nevi del Kilimandjaro

Le titre de l’exposition, Le nevi del Kilimandjaro, découle d’une double référence explique Karim Ghelloussi. C’est en quelque sorte la citation d’une citation.

La nouvelle d’Hemingway d’abord, qui, au moyen d’une écriture claire, concise, moderne, relate la conversation entre un écrivain américain blessé lors d’un accident de chasse et sa femme, riche héritière, au pied du Kilimandjaro.

« Le Kilimandjaro est une montagne couverte de neige, haute de 6021 mètres, et que l’on dit être la plus haute montagne d’Afrique. La cime ouest s’appelle le « Masai Ngàje Ngài », la Maison de Dieu. Tout près de la cime ouest il y a une carcasse gelée et desséchée de léopard. Nul n’a expliqué ce que le léopard allait chercher à cette altitude. »
Les neiges du Kilimandjaro, Ernest Hemingway, 1936.

Le dialogue se perd, s’étiole au fil des évanouissements de l’homme rongé par la gangrène et l’alcool. S’intercalent des souvenirs de sa vie passée à parcourir le monde : les horreurs de la guerre, les femmes qu’il a aimées, l’Afrique, l’Amérique, l’Espagne, la Suisse, la Turquie, … Et la mort qui rode, attendant son heure, à l’image des vautours ou de cette hyène invisible.
Au-delà d’un dialogue banal et futile entre deux amants, cette nouvelle traite de la vanité de toute vie humaine face au mutisme de la nature incarnée ici par l’immensité du Kilimandjaro et l’éternité de ses neiges.

L’éclipse ensuite, le film d’Antonioni, oeuvre emblématique du cinéma des années 60.
Karim Ghelloussi s’attarde sur une scène particulière: chez sa voisine tout juste rentrée d’Afrique, Monica Vitti contemple des photographies représentant des Africains et des paysages d’Afrique. Lent mouvement de caméra sur les photos tandis que résonnent des battements de tambours africains. Vittoria, le personnage de Vitti, comme si elle ne pouvait trouver de sens à ces images d’une réalité figée par la photographie, ne peut prononcer que ces mots : le nevi del Kilimandjaro.

L’ artiste en retient l’impossibilité de toute représentation à dire quoique ce soit du réel, de la vie, de la nature, avec cette idée toutefois que l’impossibilité, l’échec, ne conduisent pas à un renoncement mais peuvent, au contraire, produire du sens et de la beauté.

Par cette référence donc, rien de nouveau sous le soleil de l’Afrique, seulement une manière d’apporter par ce titre, une couleur ou un vernis à l’exposition.

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