ART | EXPO

Le Musée antidote

08 Fév - 03 Mai 2014
Vernissage le 07 Fév 2014

Le «Musée antidote» propose un dialogue entre un corpus documentaire sur le musée du Paysan roumain de Bucarest et des sculptures réalisées à partir de ces recherches. A travers ce projet, Florian Fouché interroge les conditions de présentation des objets et leur médiation, quel qu'en soit l'espace de diffusion.

Florian Fouché
Le Musée antidote

Pour sa première exposition dans un centre d’art contemporain, Florian Fouché présente la troisième et ultime étape de son «Musée Antidote» après la Biennale de Rennes à l’automne 2012, puis le Belvédère du Palais des Beaux-arts de Paris en avril 2013. Cette exposition propose un dialogue entre un corpus documentaire sur le musée du Paysan roumain de Bucarest, des sculptures qui lui sont relatives et, d’autres parallèles à cette recherche.

Florian Fouché pratique une sculpture d’assemblage, qui intègre une expérimentation sur les formes photographiques documentaires. Dans ses sculptures, différentes données sont mises en tension telles que la suspension, les matériaux contraints, l’équilibre précaire, l’incorporation d’objets et l’échelle jouant avec le monumental. De ce fait, elles sont indissociables d’une histoire des formes vernaculaires et de leur apparition chez des artistes tels Paul Gauguin ou Mike Kelley.

En 2007, alors qu’il étudie la façon dont la création paysanne roumaine a influencé la pratique sculpturale de Brancusi, Florian Fouché se rend à Bucarest au musée du Paysan roumain. En 2012, il le photographie et enquête sur la muséographie expérimentale pensée par le peintre Horia Bernea et l’ethnologue Irina Nicolau en pleine crise politique post-révolutionnaire. Ils ont inventé un musée en perpétuel renouvellement dans lequel les objets de la création paysanne se voient mis en scène de façon antinaturaliste et anti-didactique, laissés à l’interprétation du visiteur. Cette muséographie met notamment en perspective le lien indéfectible entre tradition populaire et art savant, ainsi que les primitivismes dans l’histoire de l’art moderne et contemporain. Ce musée tranche radicalement avec les musées où l’on doit «tout supporter: la rumeur qui entoure les objets au nom d’une pédagogie souvent populiste, les excès imposés par les lois de la conservation, la dérive de l’institution vers des procédés médiatiques, et l’indifférence avec laquelle on est traité», comme le disait Irina Nicolau.

«La dimension critique de ce travail ne porte pas sur le «white cube», ce qui me paraîtrait trop limité, mais sur l’objet présenté dans l’espace de diffusion en général, sa médiation, quel que soit l’espace. À un certain niveau d’expérience, il n’y a plus de différence entre une biennale, une galerie, le musée du quai Branly. L’enjeu critique ne peut s’incarner que dans des formes et des attitudes expérimentales, vivantes, c’est le seul rapport politique au monde que je peux envisager en tant qu’artiste. Je veux continuer le «Musée Antidote» car cette recherche à partir du musée du Paysan roumain est un travail de crise pour moi, un travail de définition.»
Florian Fouché

Vernissage
Vendredi 7 janvier 2014 à 18h

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