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Le Havre en noir et blanc

«Ce qui me plaît ici? La lumière, les tons gris, la brume...» Bernard Plossu nous embarque dans un voyage sentimental avec cette ville-port qu’est Le Havre, qu’il a découverte et dont il s’est fait l’un des ambassadeurs les plus convaincus. Ses clichés sont à voir au MuMa jusqu’au 28 février.

Information

Présentation
Bernard Plossu, Annette Haudiquet, Aude Mathé
Le Havre en noir et blanc

«Revoilà l’arrivée en gare du Havre, à nouveau. Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que j’arrive, ça me saute aux yeux que ça me plaît! Un coup d’air qui balaye le temps, une ambiance dès qu’on roule sur l’avenue qui longe vers la mer, les gros bateaux qu’on aperçoit, l’architecture si originale? Mais surtout, surtout, la lumière! Cette lumière du vent qui chasse les nuages gris, qui amène des averses de pluie torrentielles d’un coup, puis qui fait ressortir un soleil éclatant, en fait, cette lumière changeante d’une grande poésie. Le Havre capitale de la poésie? Oui, je le pense, sa poésie bien à elle… D’ailleurs, quel que soit le temps, le climat de passage, quand on se balade le dimanche le long de sa plage de galets, on est frappé de la joie de vivre de centaines de personnes qui y déambulent, enfants, parents, joggers, cyclistes, que de monde! Ce n’est pas à moi, simple photographe, de parler du port, du grand et fabuleux port du Havre et de son quartier industriel gigantesque: déjà le cinéma, à toutes époques, s’en est emparé comme décor, les réalisateurs ayant saisi l’impact visuel de cette ambiance. […]» Bernard Plossu

Ce nouveau travail fait suite à une invitation du Musée d’art moderne André Malraux – MuMa, au Havre. Ces images inédites font suite à une résidence de Bernard Plossu qui a fait plusieurs séjours en sillonnant la ville du Havre. Une exposition lui est consacrée du 10 octobre 2015 au 28 février 2016 au MuMa, musée d’art moderne André Malraux, Le Havre.

Bernard Plossu, né au Sud-Vietnam en 1945, il a grandi entouré des photographies de désert prises par son père lorsqu’il partit faire du ski sur les dunes du Sahara en 1937 avec Roger Frison-Roche. Pudeur, sensualité, émotion, gaieté, voici quelle est la «sève» qui irrigue déjà les images de cet autodidacte qui débarque au Mexique en 1965 et 1967 pour y rejoindre ses grands-parents. Un Voyage mexicain, que publiera 15 ans plus tard son éditeur Claude Nori, est un livre qui, selon le créateur des Éditions Contrejour, est devenu une sorte de «bible pour toute une génération» soudain désinhibée par sa liberté de ton et sa vision intime et poétique.

Contributeurs
Annette Haudiquet, directrice du musée d’art moderne André Malraux du Havre
Aude Mathé, architecte, chercheure, responsable du programme Photographie et vidéo à la Cité de l’architecture et du patrimoine