ART | EXPO COLLECTIVE

Le dessin, un genre?

29 Août - 20 Sep 2014
Vernissage le 29 Août 2014

Alors que le genre s’applique à une typologie et induit nécessairement une distinction, le dessin relève d’une pratique transversale et ne se soumet pas à l’emprise d’une catégorie. Cette exposition collective, qui inaugure la Saison du dessin, présente les œuvres de huit artistes qui ouvrent la voie à une exploration de gestes et de supports.

Jennifer Caubet, Mathis Collins, Stéphanie Nava, Pascal Navarro, Marine Pagès, Sylvie Pic, Michèle Sylvander, Gérard Traquandi
Le dessin, un genre?

«Le dessin, un genre?» est une exposition collective sur une proposition de «Paréidolie», premier salon international du dessin à Marseille, qui initie une saison du dessin développée au sein du réseau marseille expos et du territoire Marseille Provence. Elle inaugure la Saison du dessin avec la présentation des œuvres de huit artistes: Jennifer Caubet, Mathis Collins, Stéphanie Nava, Pascal Navarro, Marine Pagès, Sylvie Pic, Michèle Sylvander et Gérard Traquandi.

Alors que le genre s’applique à une typologie et induit nécessairement une distinction, le dessin relève d’une pratique transversale et ne se soumet pas à l’emprise d’une catégorie. Le dessin est dans le trait et dans l’image, il est aussi dans la ligne et dans l’espace. Présent à différentes étapes d’une production plastique, il intègre ou génère un processus et n’est plus cantonné à la place de l’esquisse ou du dessin préparatoire. Le dessin évolue en fonction de la diversité des outils employés. Il a longtemps été associé au fusain, la plus ancienne et la plus rudimentaire des techniques, réalisé à partir de la carbonisation d’un bâton de bois. En dépit de sa fragilité, cette technique restitue l’expression la plus singulière et libère une amplitude du tracé. Dans son inscription physique, le dessin comme l’écrit, affirme ainsi dès l’origine une relation au corps. Elle ouvre la voie à une exploration de gestes et de supports. Le dessin s’émancipe alors du cadre pour s’épanouir dans l’espace.

Dans un désir d’extension des territoires, tout en conservant le support, Stéphanie Nava réalise pour l’exposition un dessin directement sur le mur de la galerie. Parallèlement à cette déterritorialisation, qui peut prendre la forme de l’installation, le dessin demeure traces sur le papier et reflet d’une nouvelle relation à l’espace. A partir de sa sculpture qui génère une onde, Jennifer Caubet matérialise, dans une série d’estampes, un espace virtuel à l’aide d’un logiciel de modélisation 3D. L’univers de Sylvie Pic renvoie également à des espaces en extension à partir de l’anamorphose de figures géométriques ou rhétoriques telles le tore, les diallèles qui surgissent en tension dans des dessins aux fonds sombres.

Le traitement de l’espace est, dans les œuvres de Marine Pagès, de Pascal Navarro ou de Mathis Collins, directement lié à la question du paysage et travaillé dans des variations d’échelle. Le regard se fraie un passage à travers un enchevêtrement de lignes et de tracés comme autant de directions, empruntées pour Marine Pagès à la cartographie. Chez Pascal Navarro, il s’agit de la transposition minutieuse d’un paysage préalablement consigné par une série de croquis dans l’intimité de son carnet. Tandis que Mathis Collins pousse l’idée de la veduta à la re-présentation de la nature avec la présence d’une véritable fenêtre dans l’écorce d’un tronc…

C’est l‘élan, le mouvement, le flux qui prédomine dans la pratique sérielle du dessin de Gérard Traquandi. S’il fait référence au paysage, c’est pour en extraire des motifs qu’il décline dans un tracé exacerbé. Motifs et figures affleurent dans un entrelacs crayonné avec une même vitalité foisonnante. Le dessin est ici magnifié dans ses composantes physiques: la page blanche et le trait. Il marque un retour à l’essentiel, dans une économie de moyens inversement proportionnelle à l’importance qu’il revêt et aux qualités qu’il décuple.

La série de Michèle Sylvander renvoie tout autant à la question de comment produire du dessin qu’à celle d’exprimer au-delà du medium utilisé, un rapport à l’identité. Sa pratique du dessin consiste en une manipulation, tant plastique que figurée, des images sur lesquelles elle intervient avec des transferts, des coupes et des rehauts. Elle travestit les signes de l’opposition sociale pour créer une collision des genres. Une contamination des genres qui n’est pas sans rappeler la place qu’occupe aujourd’hui le dessin.

Commissariat
Martine Robin, Lydie Marchi et Françoise Aubert

Lieu
La Galerie du 5e — 5e étage des Galeries Lafayette
40 rue Saint-Ferréol
13 001 Marseille

Vernissage
Vendredi 29 août 2014 à 12h

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