ART

Le dessin hors papier

20 Mai - 21 Mai 2005

Qu’est le dessin et quand y a t-il ? Une interrogation au regard de la variété des supports utilisés par les artistes contemporains, tel le wallpainting et le dessin animé. Il s’agira donc d’étudier le geste dessinateur à travers la diversité des pratiques artistiques récentes. Avec la présence d’artistes, de critiques d’art, d’institutionnels, de commissaires d’expositions et de maîtres de conférences.

Communiqué de presse

Le dessin hors papier

Quand y a t-il dessin ?

Interroger les pratiques du dessin contemporain hors de leur inscription finale habituelle en occident, c’est-à-dire hors de la destination d’«oeuvres sur papier», permettra d’ausculter d’autres virtualités de l’acte graphique au travers de subjectiles, d’outils et de médiums inhabituels, voire inédits. Il s’agira donc d’étudier le geste dessinateur à travers la diversité des pratiques artistiques récentes. Sur le mur ou dans la peau, avec la souris, le néon ou la caméra, dans la photo, la performance ou l’installation, etc., nous tenterons d’élucider les contours et les détours du dessin contemporain « hors papier ».

Cette recherche d’ordre historique, esthétique et poïétique n’exclut pas les transitions par le support papier (projets, tirages photos ou imprimante) mais les considèrera comme le moment intermédiaire d’un processus qui n’a pas le papier à dessin ou la toile comme mode de fixation ultime. Quand y a-t-il «dessin»? Cette question sera posée moins de façon normative qu’exploratoire. Comment apprécier dans ces conditions la notion de «singularité»?

Programme

Vendredi 20 mai

> 9h30 : Accueil des participants.
> 10h : Séance inaugurale par Caroline Coll-Seror, directrice générale et artistique de l’abbaye de Maubuisson.
> 10h30 : Introduction par Richard Conte, professeur à l’Université Paris 1, directeur du CÉRAP.
> 11h : Le dessin d’une pensée par Olivier Kaeppelin, délégué aux arts plastiques auprès du Ministre de la culture et de la communication.
> 11h45 : Dessiner comme on dort par Pascal Convert, artiste.
«Le dessin ouvre l’avenir et ruine le passé. Ces tracés sur un immense mur blanc sont certainement la trace d’un deuil. Mais le deuil n’a rien à voir avec la nostalgie, avec le souvenir. Ici nulle présence. Le deuil ouvre au battement du néant. Un néant sans cesse recommencé qui dissout le regard».
> 12h30 : Déjeuner
> 14h : Bâtir l’espace, habiter le temps par René Denizot, directeur de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy.
La marque, la trace, le repère : sous quels traits espace et temps font-ils signe et deviennent-ils présents?
> 14h45 : Dessiner avec les phénomènes par Bernard Moninot, artiste.
Les dispositifs mis en place, les outils et les instruments capteurs lui permettent, plutôt que de le concevoir, de faire advenir le dessin.
> 15H30 : Dessiner sans papier / faire du paysage par Jean-Luc Brisson, directeur du département arts plastiques de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles.
L’acte de dessiner sans se soucier de laisser une trace sur papier peut être considéré comme du dessin sans papier. Il s’agit alors d’une attitude, d’une décision qui, alliée au désir d’être dehors, revient à «faire du paysage».
> 16h30 : Intus et in cute: la présence dérobée des dessins sur la peau par Hugues Marchal, maître de conférences en Littérature, Université Paris 3.
Nous essayerons de comprendre pourquoi le dessin sur la peau est plus un motif de représentation qu’une pratique directe, en analysant, notamment, ses résonances fantasmatiques.
> 17h15-18h : Dessiner la performance par Katrin Gattinger, artiste et doctorante en arts plastiques.
Quand le dessin réside dans le dessein de la performance, l’acte de dessiner se transforme, parfois, en une performance considérée en tant qu’exploit.

Samedi 21 mai

> 9h30 : Accueil des participants
> 10h : Le dessin: un cas d’école par Sandrine Morsillo, maître de conférences, IUFM de Paris.
À partir d’oeuvres de Gasiorowski, Le Gac et Trenet, présentées au musée de l’éducation, nous développerons à la fois la proximité et l’opposition au dessin «académique» auquel, même hors papier, on est ici explicitement renvoyé.
> 10h45 : Les transports du dessin par Thierry Davila, CAPC Bordeaux
Le dessin circule d’un médium à un autre avec une réelle faculté d’adaptation. Il s’agira de voir quels sont les circuits qu’il peut emprunter et quelle vision de la plasticité de l’oeuvre en découle. Il s’agira aussi de s’interroger sur le statut de la répétition et de la différence qui traverse de tels transports.
> 11h30 : Dessin et photographie, ou l’image (ré)orientée par Nathalie Delbard, docteur en arts plastiques, Université Paris I.
À travers l’analyse de quelques oeuvres récentes articulant dessin et photographie, il s’agit d’envisager le trait comme moyen pour l’image de reconquérir un sens.
> 12h30 : Déjeuner

> 14h00 : En lumière et en transparence par Jacinto Lageira, professeur à l’École Supérieure des Beaux-arts du Mans.
Certains artistes utilisent la lumière conçue comme «une écriture et un dessin», tel Antony McCall qui, au début des années 1970, réalise des films où la lumière du projecteur sert de ligne et le projecteur d’outil à dessin.
> 14h45 : L’évanescence de l’image par Isabelle de Visscher-Lemaître, historienne de l’art, critique et commissaire d’exposition.
L’usage du dessin dans le film d’animation. Le point nodal qui sera pris en compte à propos du dessin confondu au dispositif vidéo, c’est qu’il radicalise le principe «de disparition dans l’apparition».
> 15h30 : Dessin / lumière par Hervé Bacquet, maître de conférences, Université Paris 1.
La notion de lumière ne peut être considérée comme un simple médium ou un support mais comme une question théorique, en tant que telle. Quelques-uns des effets de sens spécifiques seront dégagés à travers l’analyse d’oeuvres plastiques des trente dernières années.
> 16h15 : L’alternative du trait dans la création en image de synthèse par Anne-Sarah Le Meur, maître de conférences, Université Paris 1.
À partir d’oeuvres (dont certaines sont personnelles), l’auteure présentera et questionnera quelques exemples d’analogies possibles entre le dessin et l’image de synthèse, selon qu’on les considère sous l’angle visuel ou processuel.
> 17h : Stéphane Calais par Hélène Chouteau, critique d’art et commissaire d’exposition.
> 17h45 : Bilan et remerciements

Sur place

Prévoir un pique-nique.
Une liste des restaurants alentours sera disponible sur place.
La liste des hébergements alentours est disponible sur demande auprès de Virginie Delumeau.

Partenariat

Le colloque «Le dessin hors papier» est organisé par le CÉRAP (Centre d’étude et de recherches en arts plastiques) et la Direction de l’action culturelle du Val d’Oise, abbaye de Maubuisson, en partenariat avec le musée départemental de l’Éducation, le Frac Ile-de-France, le Lycée Galilée, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et l’Office Municipal de la Culture d’Auvers-sur-Oise.

Inscription

Le colloque « Le dessin hors papier » est ouvert au public, entrée libre dans la limite des places disponibles. Inscription par courrier, fax ou mail.

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