ART | EXPO

Le corps invisible

18 Sep - 25 Oct 2014
Vernissage le 17 Sep 2014

Cette exposition collective rend visible ce qui conditionne l’activité d’une école et d’un centre d’art. Elle présente dans leur diversité et leur singularité les travaux d’une équipe, enseignants, régisseurs, chargée de médiation et de communication, dont l’identité se dissout dans la fonction.

Blanca Casas Brullet, Laurence De Leersnyder, Jason Glasser, Eric Lamouroux, Seulgi Lee, Rémy Lidereau, Frédéric Magnan, Guillaume Millet, Elisa Pône, Cécile Scott, Nathalie Tacheau, Thu Van Tran, Adrien Vescovi, Michèle Yvars
Le corps invisible

Le corps invisible sous entend qu’une action est la manifestation d’un principe sous-jacent. Sous ce titre métaphorique, l’exposition rend visible ce qui conditionne l’activité d’une école et d’un centre d’art. Elle présente dans leur diversité et leur singularité les travaux d’une équipe, enseignants, régisseurs, chargée de médiation et de communication, dont l’identité se dissout dans la fonction. Pour autant, c’est parce qu’ils sont artistes, critiques ou commissaires, qu’ils officient dans une structure artistique.

Loin de toute auto consécration, l’exposition met en exergue ce corps invisible et, à l’échelle macroscopique, soulève des questions plus générales, artistiques, économiques et politiques.

Blanca Casas Brullet explore des images inscrites dans la langue quotidienne, la polysémie et la charge poétique qui se cache dans les interstices et les passages d’une langue à l’autre. Récemment, elle a interrogé plastiquement le moment de l’apparition de l’image ainsi que son processus de fabrication; le travail de création en somme, en tant que lieu ou l’artiste tente de «faire sens» tout en «faisant forme». L’atelier, la table de travail et la page blanche se sont ainsi déplacés au centre du dispositif d’exposition.

Le travail de Laurence De Leersnyder est souvent le fruit d’une rencontre fortuite qui s’opère dans l’intimité de l’atelier. Le point de départ se résume généralement à une envie de «faire». Dès lors, l’artiste manipule les matériaux qui l’entoure. Elle expérimente, échoue, avance à tâtons. Jusqu’au moment où, au détour d’une manipulation, une relation inattendue se noue entre un geste et un matériau.

La pratique artistique de Jason Glasser est multidisciplinaire: peinture et dessin, installation, film et vidéo, photographie, performance et composition musicale. Parmi ses projets récents, on peut également citer sa collaboration avec Vanessa Seward pour la marque A.P.C., un projet de vidéo interactive pour le Centre Pompidou, et des collaborations musicales avec le musicien suédois Peter Von Poehl.

Le travail d’Eric Lamouroux repose essentiellement sur la photographie et ses matériaux pour la prise en compte d’un espace photographique comme monde parallèle: une étendue où la figuration est gênée, voilée, occultée par le phénomène même de l’apparition (phainomena) ou de la disparition.

Installée à Paris depuis plus de vingt ans, venant de Séoul, Seulgi Lee a développé une pratique singulière, identifiée pour ses usages de couleurs et de gestes, dans des formes simples mais élégantes, et pour sa performance. Malgré (ou liée à) la déférence des couleurs gaies et éclatantes, Seulgi Lee décrit sa pratique sculpturale comme utilitaire, intrinsèquement liée au pouvoir, à la fragilité et à la contingence du corps: ses œuvres sont des outils, disponibles tout de suite, pouvant être utilisées par celui qui se trouve à côté.

Rémy Lidereau nous propose de voir le monde à travers un regard atypique, utilisant les codes de la photographie contemporaine tout en se tournant vers l’une des problématiques originelles de l’esthétique photographique: son rapport à la réalité.

Frédéric Magnan agit en dilettante, attentif à ne pas trop encombrer le monde de ses productions. Il dit constituer une «œuvrette» (au sens d’une opérette). Celle-ci se pique d’économie, de science du vivant, d’action politique, et, adoptant leur logique propre, envisage des développements, suggère des améliorations.

Depuis 2012, Guillaume Millet peint des formes géométriques simples qu’il juxtapose les unes aux autres selon un processus de recouvrement progressif. Il tente ainsi d’obtenir des combinaisons formelles dont les surfaces, les couleurs et les formats contribuent à donner aux peintures une présence singulière. Peintures sur papier ou sur toile, elles prennent également la forme de peintures murales et d’objets peints.

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