ART | EXPO

L’Archipel du rêve

16 Avr - 31 Mai 2015
Vernissage le 16 Avr 2015

Empruntant le titre et l’atmosphère onirique d’un ouvrage de Christopher Priest, cette exposition collective mêle visions autonomes et références plus ou moins directes au livre, pour présenter l’image d’un archipel fantasmé. L’utopie du paradis originel et d’un mode de vie pur et sauvage est ici entachée, au profit d’un éden fiscal et consumériste.

Benjamin Artola, Vincent Carlier, Renaud Chambon, Anne Colomes, Loïc Doussin, Franck Eon, Fabien Guiraud, Marine Julié, Lou-Andréa Lassalle, Camille Lavaud, Laurent Le Deunff, Pauline Lespiau, Irwin Marchal, Nicolas Milhé, Elisa Mistrot, Winshluss (Vincent Paronnaud)
Performance de Serge Provost et Isabelle Fourcade

L’Archipel du rêve

Dans le cadre de son programme d’échange entre Artist Run Space, Lieu-Commun présente l’exposition «L’Archipel du rêve».

L’exposition «L’Archipel du rêve» emprunte le titre et l’atmosphère onirique d’un ouvrage de Christopher Priest, qui compose à travers une série de nouvelles «la carte émotionnelle d’un monde prisonnier de sa propre folie, où l’art et l’amour sont tout autant des pièges que des échappatoires». (Jérôme Lavadou)

Une guerre perpétuelle et absurde s’y déroule en périphérie. Les scarifications du ciel, le motif camouflage et les vestiges d’armes en témoignent. Ça et là les artéfacts de mystérieuses tribus sont dressés, dans l’attente de pratiques occultes. Les perceptions se troublent, l’astre solaire est bleu, la roche cotonneuse. Nous nous abîmons dans la contemplation d’un chapelet d’îlots cosmiques. Frappés de synesthésie, le bruissement des cascades se matérialise sous nos yeux, les herbes sont des jungles syncopées et vibrantes, les murs des lignes de faille autour desquels nos certitudes vacillent.

De sulfureuses guerrières s’embrassent sous un soleil atomique, bien loin de l’image fantasmée de la douce vahiné. Les cavités dérangeantes des coquilles et les portes anthracite invoquent de sombres cavernes, théâtres de désirs inavouables. Une critique acerbe est sous-jacente. L’utopie du paradis originel et d’un mode de vie pur et sauvage est entachée, au profit d’un éden fiscal et consumériste. D’autres poncifs sont détournés avec humour, à l’instar du cocotier qui cherche à s’évader à tout prix de son île, ou de ces naufragés qui reproduisent les jouissances d’une vie de loisir plutôt que de pallier à leur survie.

Visions autonomes et références plus ou moins directes au livre se mêlent, autant de projections mentales qui construisent un espace discontinu mais cohérent. Un archipel fantasmé à la beauté singulière et toxique, qui dissimule derrière les langueurs tropicales un monde où la violence et la perversion guettent.

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