ART | EXPO

L’Archéologie de l’ordinaire

17 Déc - 23 Jan 2011
Vernissage le 16 Déc 2010

Yong-hee Hong explore la notion de lien, définit comme interface, comme rassemblement ou comme relation de l’être humain avec le monde et les autres.

Communiqué de presse
Young-hee Hong
L’Archéologie de l’ordinaire

L’évolution du travail artistique de Yong-hee Hong reflète une constante exploration de la notion de lien: le lien comme interface, d’abord, dans ses recherches plastiques datant des années 1990, où la figure de la peau est utilisée pour rendre compte à la fois de la séparation et du médium entre un être et son environnement.
Le lien comme rassemblement fort des contraires, ensuite, lorsque la matérialité brute du ligotage ou de la couture unifie de manière visible et assumée ce qui aurait dû être séparé –comme pour tenter de résoudre dans une dynamique nouvelle un conflit fondamental.
Le lien plus implicite, enfin, qui est celui créé par l’être humain dans son rapport au monde et aux autres: l’artiste ne recherche plus tant à matérialiser une union qu’à donner la possibilité aux autres de créer du lien, du récit, des rencontres.

Le projet Blanchiment, réalisé en 2009 lors de sa résidence à Stuttgart dans le cadre des échanges internationaux du Ceaac, est le fruit d’une réflexion autour de ce dernier aspect: les participants sont invités à se débarrasser d’un objet dont ils n’ont plus l’usage, après avoir expliqué le lien qu’ils entretenaient avec lui. L’objet est ensuite intégralement couvert de peinture blanche et trouve place dans une installation éphémère: à la fin de l’exposition, les visiteurs qui en auront fait la demande récupèreront l’objet blanchi sur lequel ils auront jeté leur dévolu.

C’est dans la continuité de cette démarche que s’inscrit «L’Archéologie de l’ordinaire», projet qui a été mené en 2010 à Strasbourg. L’objectif était de créer une rencontre, à la fois entre Young-hee Hong et des habitants de la ville et entre ceux-ci et un objet que l’artiste avait choisi pour son caractère ordinaire: une valise.
Après avoir fait connaissance avec la plasticienne et découvert son atelier, chacun des trente participants ayant répondu à l’appel se trouvait libre d’improviser un monologue, c’est-à-dire de créer un lien narratif avec cet objet auquel rien ne le reliait précédemment.
L’enregistrement de ces récits est donc une trace de cette rencontre où l’objet n’aura eu sa place que par sa nature d’interface: c’est le lien social ainsi créé et réalisé dans la simple parole qui vaut pour lui-même comme oeuvre.

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