ART | EXPO

La vision tactile

06 Mai - 21 Sep 2008
Vernissage le 06 Mai 2008

Après une brève mise en perspective du développement de l’oeuvre de César Domela, l’exposition présente les différentes étapes de la réalisation des reliefs typiques de son art: calque original mis au carreau, calque à l’échelle, sur lequel l’artiste vient assembler ses différents éléments qu’il découpe, sculpte, polit, peint…

César Domela
La vision tactile

Inauguré en 1982, le musée d’Art contemporain de Dunkerque est le fruit d’une singulière aventure, celle de la passion d’un homme, Gilbert Delaine, alliée à la générosité d’artistes et d’entreprises.

Il réunit près de mille oeuvres des années 1940-1980 organisées autour de cinq grands ensembles – art informel et lyrique, artistes liés à CoBrA, Nouveau Réalisme, Figuration narrative, tradition figurative et artistes du Nord – auxquels viennent s’adjoindre quelques oeuvres-phare du mouvement Supports/Surfaces.

L’abstraction géométrique et le cinétisme sont alors étonnamment sous-représentés, principalement par des multiples (Sonia Delaunay, Auguste Herbin, Victor Vasarely…). Depuis son ouverture en juin 2005, le Laac a résolument renoué avec une politique d’expositions et d’acquisitions et a dans ce contexte bénéficié de nombreux dons et donations qui ont considérablement enrichi la collection.

Lie Tugayé-Domela et Anne Dutter-Domela, filles de l’artiste César Domela, ont ainsi, dès mai 2005, décidé de faire une importante donation d’oeuvres de leur père: huit reliefs, une sculpture et six oeuvres graphiques.

Peu après, en 2006, André Le Bozec, ami proche et exécuteur testamentaire de Guy de Lussigny, a offert au musée un ensemble de vingt sept oeuvres de l’artiste, cinq peintures et vingt deux dessins. Ces deux dons permettent aujourd’hui au Laac d’offrir une plus juste représentation de la place tenue par les tenants de l’art concret et de l’abstraction géométrique dans la seconde moitié du XXe siècle.

En proposant parallèlement deux expositions, « César Domela, la vision tactile », et « Carte blanche » à André Le Bozec, le Laac rend hommage à l’exceptionnelle générosité de ces donateurs et marque sa volonté de faire découvrir l’oeuvre et la démarche de deux personnalités singulières de l’art du XXe siècle.

Après les expositions César Domela, « Typographie, photomontages et reliefs à Strasbourg », et « César Domela, retrospective » à Hanovre et La Haye, le Laac propose avec « César Domela, la vision tactile » une nouvelle approche de l’oeuvre de l’artiste, plus particulièrement axée sur sa méthode de travail, presque artisanale, et sur son lien privilégié avec les matériaux, leur texture, leur qualité tactile. Cette exposition met aussi en lumière la place toute particulière de l’artiste dans l’art du relief au XXe siècle.

Carte blanche à André Le Bozec cherche à mettre en évidence la recherche insatiable de Guy de Lussigny sur les correspondances entre forme et couleur, sa quête d’harmonie et de dépouillement. Elle s’attache aux liens qui unissent les artistes et le collectionneur et permet d’offrir un nouveau regard sur la collection du Laac, celui d’André Le Bozec. (Aude Cordonnier, Conservateur en chef des musées de Dunkerque)

Cette exposition est organisée à l’occasion de la donation exceptionnelle de Lie Tugayé-Domela et Anne Dutter-Domela de quinze oeuvres de leur père, César Domela. Elle présente une quarantaine d’oeuvres de César Domela, reliefs, sculptures, gouaches, estampes et de nombreux calques préparatoires, généreusement prêtés par les filles de l’artiste ainsi que par les musées d’Hanovre et de La Haye.

Elle réunit, de plus, un ensemble de reliefs d’artistes du XXe siècle provenant des collections du Laac, du Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, de la Fondation Arp, du Palais des Beaux-Arts de Lille et de la Galerie Denise René.

« César Domela, la vision tactile » cherche à dévoiler la méthode toute originale du travail de l’artiste. Après une brève mise en perspective du développement de l’oeuvre de l’artiste, l’exposition présente les différentes étapes de la réalisation des reliefs: calque original mis au carreau, calque à l’échelle, sur lequel patiemment et inlassablement, l’artiste vient assembler ses différents éléments qu’il découpe, sculpte, polit, peint… elle montre comment Domela cherche dans chaque matériau les qualités tactiles et visuelles qui traduisent au mieux sa vision.

L’exposition évoque par ailleurs le rapport entre les reliefs et le travail graphique de l’artiste: dessins créés de façon autonome, sorte d’échappée libératoire à la discipline rigoureuse des reliefs, gouaches réalisées en lien étroit avec les reliefs et estampes permettant à l’artiste de diffuser plus largement son oeuvre.

Enfin, une salle présente des oeuvres d’artistes qui au XXe siècle, ont également créé des reliefs dans une perspective constructive chez les tenants de l’abstraction géométrique et du cinétisme, comme Jean Gorin, Carlos Cruz-Diez, Marcelle Cahn ou encore Agam, dans une structuration formelle en creux et pleins, comme Henri Laurens, Hans Arp ou encore Roy Adzak, ou même comme un effet du processus de réalisation de leurs oeuvres telles certaines accumulations d’Arman ou compressions de César.

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