ART | EXPO

Kodak Grey, Green Screen

18 Oct - 20 Déc 2014
Vernissage le 18 Oct 2014

Eva Nielsen et Rebecca Digne ont travaillé de concert pour cette exposition qui s’articule autour d'un dispositif colorimétrique conduisant le spectateur du gris clair au gris foncé. Mais la couleur est également bien présente. Autour du film Rouge de Rebecca Digne gravitent différentes propositions d'Eva Nielsen. Ensemble, elles provoquent une réflexion sur l'image.

Rebecca Digne, Eva Nielsen
Kodak Grey, Green Screen

Eva Nielsen et Rebecca Digne ont travaillé de concert pour cette exposition. Le principe même de «révélation» est au cÅ“ur de leurs pratiques, qu’il s’agisse, dans le cas d’Eva Nielsen, de la révélation obtenue par l’écran de sérigraphie ou dans celui de Rebecca Digne du développement postérieur à l’enregistrement de ses films tournés en Super-8.

Eva Nielsen et Rebecca Digne ont pensé au «Kodak grey» comme une référence qui ouvre le champ des possibilités. C’est pour elles la couleur absolue qui permet d’aligner les différents médias. C’est à la fois le point qui permet d’ouvrir un dialogue et une tabula rasa des médiums respectifs des deux artistes. Concevoir l’exposition à partir de cette valeur les a conduit à grader l’expérience de la couleur, celle-ci se révélant au fur et à mesure du parcours.

A cette notion de «Kodak grey», s’ajoute celle de «green screen», en référence au dispositif utilisé, notamment par les programmes météos, pour incruster une image sur un fond produit a posteriori. C’est une autre manière d’aborder la relation entre représentation et production. Par ailleurs, le gris, devenu une sorte de mètre étalon, est la matrice de cette «œuvre commune» qu’est l’exposition. Celle-ci s’articule autour d’un dispositif colorimétrique conduisant le spectateur du gris clair au gris foncé.

Ce dispositif propose un effet paradoxal: au mouvement du gris clair au gris foncé se superpose un mouvement inverse. Plus les œuvres sont «lumineuses», plus le dispositif s’assombrit. Le parcours apporte une sorte de révélation, il invite à suivre la façon de travailler des deux artistes, du magma à la révélation, et d’interroger leur relation à la fabrique de l’image.

Mais il ne s’agit nullement d’une exposition en gris et blanc. Les couleurs y sont aussi présentes. Intitulé Rouge, le film de Rebecca Digne est une investigation au cÅ“ur de la fabrique d’une couleur et sur la manière dont un matériau se révèle via différents gestes et lumières. C’est un projet en plusieurs volets, qui se prolongera par des films sur le vert et le bleu — les deux autres couleurs primaires — et posera ainsi la question de la complémentarité, laquelle requiert une lumière totale ou un noir absolu.

Autour du film Rouge gravitent différentes propositions d’Eva Nielsen. Ensemble, elles provoquent une réflexion sur l’image et la manière dont la peinture peut étendre son domaine d’activité, par le papier peint ou la sérigraphie.

La fin du parcours, ou plutôt sa boucle, réunit un dessin en sérigraphie d’Eva Nielsen, presque une miniature, et une intervention de Rebecca Digne qui prolonge la réflexion du film, comme si le projecteur en se retirant avait déposé un peu de la matière filmée sur le mur. Cette dernière salle agit comme un concentré de l’exposition, à partir duquel il faut la reparcourir.

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