ART | EXPO

De fils ou de fibres

08 Juil - 14 Oct 2018
Vernissage le 07 Juil 2018

L’exposition « De fils ou de fibres » à l’Abbaye Saint-André, Centre d’art contemporain, à Meymac, témoigne de la place des techniques traditionnelles d’artisanat textile dans la création artistique actuelle. Tableaux, sculptures et installations de Brigitte Amarger, Karina Bisch, Jean-Alain Corre, Suzanne Husky, Rieko Koga ou encore Sergio Verastegui explorent, se réapproprient et détournent le tissage, le tricot, le patchwork, la broderie, la couture...

L’exposition « De fils ou de fibres » à l’Abbaye Saint-André, Centre d’art contemporain de Meymac, propose un panorama des créations actuelles inspirées par les techniques artisanales de tissage, de tricot, de patchwork…

« De fils ou de fibres » : les techniques d’artisanat textile dans la création actuelle

Sous le titre « De fils ou de fibres », l’exposition rassemble les œuvres de près de cinquante artistes contemporains qui ont en commun d’explorer, de se réapproprier ou de détourner des pratiques artisanales comme l’utilisation de fil, le tissage, le patchwork, le tricot ou encore la broderie. Cependant, loin de se limiter à l’art textile, elle embrasse un vaste champ : tout en intégrant les savoir-faire traditionnels, les expérimentations artistiques débouchent sur des pratiques et des formes multiples, qui vont du tableau à l’installation en passant par l’objet et la sculpture.

Les œuvres sont réalisées à partir de matériaux tels que le fil, la corde ou la ficelle de tissu, la toile, le feutre, le voile, mais aussi le fil de fer ou le fil de plastique, pourvu que ces éléments soient tissés, noués, façonnés. Toutes ont en commun de s’inscrire dans un phénomène de réhabilitation de techniques longtemps considérées comme annexes à l’art, simplement artisanales, créativement pauvres et relevant de l’activité féminine.

Karina Bisch, Rieko Koga, Sergio Verastegui se réapproprient le tissage, le tricot, la broderie, la couture…

Les mutations économiques, sociales, politiques, intellectuelles et culturelles qui ont suivi la Première guerre mondiale, avec la déconstruction de la peinture et l’élargissement des thématiques abordées par les artistes, ont ouvert la voie à l’intégration dans leur pratique de techniques non traditionnelles dan l’art comme le collage, le tissage, le bricolage, et de matériaux jusqu’alors considérés comme banals et pauvres. Les mouvements Dada et Fluxus puis le rééquilibrage du recrutement dans les écoles des beaux-arts, permettant l’émergence de nombreuses femmes plasticiennes au cours des quarante dernières années, ont accentué cette tendance.

Plusieurs femmes artistes se sont en effet réapproprié, tout d’abord sur le mode de l’autodérision, de techniques perçues comme spécifiquement féminines telles que la couture, le tricot ou la broderie. Aujourd’hui, de nombreux artistes ont recours à ces disciplines et au matériau textile, les faisant largement dépasser le monde féminin auquel il était traditionnellement associé.

Ainsi l’œuvre intitulée Pérégrinations épiphytes de Brigitte Amarger, réalisée en fibres végétales, adopte la technique de la tapisserie de lice ; l’installation sculpturale Les mains liées de Cécile Dachary a recours à la couture pour figurer une troublante masse de paires de bras pendants et c’est par la broderie sur soie que Pilar Albarracín représente des feux d’artifice avec le tableau Fuegos artificiales 2.

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