DANSE | SPECTACLE

Suresnes cités danse | La Finale

11 Jan - 13 Jan 2019

Commencer par La Finale en guise d'inauguration ? C'est bien le pari de l'édition 2019 du festival Suresnes cités danse. Avec une pièce pour huit danseurs électriques et virtuoses, chorégraphiée par Josette Baïz. Krump, claquettes, Break... La Finale pulvérise les clivages pour mieux célébrer la danse.

La vingt-septième édition du festival Suresnes cités danse entre en piste. Du 11 janvier au 3 février 2019, seize spectacles vont ainsi se relayer pour tenir les publics en éveil. Festival de danses hip-hop et urbaines contemporaines, Suresnes cités danse réserve toujours la part belle à l’inédit. Pour cette nouvelle édition, c’est notamment la chorégraphe Josette Baïz (Cie Grenade) qui se chargera de lancer les festivités. Avec une pièce (création et commande du festival) titrée La Finale (2019). Paradoxe de superposer le début et la fin ? Pas si le festival représente l’aboutissement d’un projet chorégraphique. Jouant sur cette dynamique, La Finale réunit ainsi huit danseurs, dans une ambiance de compétition dansée. Débutant sur le mode de l’audition, La Finale dérape rapidement vers un joyeux maelström. Mêlant Krump, Break, Popping, Smurf… Autant de danses urbaines énergiques, où la rage, la joie et l’intensité tracent des chorégraphies pulsées et virtuoses.

La Finale de Josette Baïz :  Suresnes cités danse 2019 débute par un joyeux maelström

Rythmée par la musique du compositeur Thierry Boulanger, La Finale offre un concentré d’énergie à savourer en live. Expressif, le Krump exulte par l’énergie des danseurs. Entre sol brûlant et rage de s’ancrer sur terre, le Krump ne connaît pas de répit. Tandis que les claquettes, tout aussi pétillantes, viennent ponctuer l’espace scénique de cliquetis anachroniques. Là où le Break tourbillonne, transformant les corps en toupies multidirectionnelles. Toujours plus près de l’effet gyroscopique, où turbulences extrêmes et équilibre parfait ne sont pas si incompatibles. Tandis que le Popping fait de ce même corps une sorte de pile électrique, avec des muscles qui se contractent et décontractent en rythme. Donnant d’étranges figures, tour à tour ondoyantes ou disloquées. Jeu de combinatoires, La Finale rayonne de toutes ces énergies chorégraphiques. Dessinant ainsi un paysage hautement énergétique et communicatif.

Krump, Break, Popping, Old School, New School… Convergence des danses urbaines

Conjuguant danses virtuoses et théâtralisation, La Finale déroule le fil d’une audition-compétition se métamorphosant en aventure collective. Pour une pièce métissée, où la rencontre se fait féconde. Commandée par Olivier Meyer (directeur du Théâtre de Suresnes), La Finale réunit huit danseurs aux pratiques pointues. Pop, Krump, Old style, New style, House, Dance hall… À partir de ces techniques portées à l’excellence, Josette Baïz tire un espace du commun. En sortant les danseurs de leur zone de confort, par l’apprentissage du métissage propre à Grenade – compagnie fondée en 1992. Esquivant le collage disparate, chacun se frotte à la technique de l’autre. Pour une pièce où, comme le dit Josette Baïz, « tout le monde doit faire des claquettes, même en baskets, y compris les krumpeurs ». Un jeu où chacun trahit sa chapelle chorégraphique au profit du métissage culturel. Ce faisant, La Finale desserre l’étreinte des catégories pour laisser circuler la danse.

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