ART | EXPO

Jean-Michel Basquiat

15 Oct - 30 Jan 2011
Vernissage le 14 Oct 2010

L'univers de Jean-Michel Basquiat mélange les mythologies sacrées du vaudou et de la Bible en même temps que la bande dessinée, la publicité et les médias, les héros afro-américains de la musique et de la boxe, et l’affirmation de sa négritude.

Jean-Michel Basquiat
Basquiat

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011 une vaste rétrospective à l’artiste américain Jean-Michel Basquiat à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance.

Cette exposition est la première de cette envergure à être présentée en France. D’origine portoricaine et haïtienne, né en 1960 à Brooklyn dans l’Etat de New York et mort à New York en 1988 à la suite d’une overdose à l’âge de vingt-sept ans, Basquiat appartient à la génération des graffiteurs qui a brusquement émergé à New York à la fin des années 70.

En 1977, il commence à signer ses graffitis du nom de SAMO (pour «Same Old Shit») accompagné d’une couronne et du sigle du copyright. Au cours de sa fulgurante carrière, sa peinture passe de la rue au tableau. Son univers mélange les mythologies sacrées du vaudou et de la Bible en même temps que la bande dessinée, la publicité et les médias, les héros afro-américains de la musique et de la boxe, et l’affirmation de sa négritude.

Il définit ainsi une contre-culture urbaine, underground, violente et anarchique, pétrie de liberté et de vitalité. En 1982, Basquiat est invité à participer à la Documenta 7 de Kassel en Allemagne. L’année suivante, il est le plus jeune et premier artiste noir à exposer à la Biennale du Whitney Museum of American Art à New York. À partir de 1984, il réalise en commun des peintures avec Andy Warhol jusqu’à la mort de ce dernier en 1987.

L’art conceptuel et l’art minimal étaient alors les courants dominants et austères de l’esthétique avant-gardiste américaine. Basquiat introduit une rupture et devient la vedette de la nouvelle peinture «néo-expressionniste». Ce réveil inattendu de la peinture revendiquant l’innocence et la spontanéité, l’absence délibérée de savoir-faire et l’usage brutal d’une figuration violemment expressive s’opère aux Etats-Unis et en Europe au début des années 80.

S’étant toujours défini comme un peintre influencé par son environnement urbain quotidien, les racines de sa pratique «expressionniste primitiviste» sont à trouver du côté d’une peinture européenne d’après-guerre, celle de Jean Dubuffet, réfractaire à l’«asphyxiante culture» ou celle de Cobra, ainsi que du côté de la
grande tradition américaine de Robert Rauschenberg à Cy Twombly.

Après sa mort prématurée en 1988, il laisse une oeuvre considérable habitée par la mort, le racisme et sa propre destinée. Sa vie brûlante et explosive, mêlant le star-system et la révolte, a inspiré en 1996 le film Basquiat du peintre et cinéaste Julian Schnabel.

En 1984, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris avait déjà présenté Jean-Michel Basquiat dans une exposition collective consacrée au mouvement de la Figuration Libre France/USA, aux côtés de Robert Combas, Hervé Di Rosa, Keith Haring.

Commissaire général: Fabrice Hergott
Commissaires: Marie-Sophie Carron de la Carrière et Dieter Buchhart

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