ART | EXPO

James Angus

12 Déc - 30 Jan 2009
Vernissage le 12 Déc 2008

Entre irrationalité et scientificité, les sculptures de James Angus s’appuient sur les objets du quotidien et interrogent leurs valeurs culturelles.

Communiqué de presse
James Angus
James Angus

L’univers des objets présents dans le travail de James Angus est celui des choses quotidiennes, et en ce sens ses sculptures sont des sculptures «réalistes» ; mais la réalité à laquelle se réfère ce réalisme est celle de la culture, pas de la nature. C’est par exemple l’architecture moderniste ou les châteaux de Louis II de Bavière, l’automobile, les choses ordinaires vues à travers la représentation imprimée ou la transcription par la science d’une réalité insaisissable: ondes, modèles mathématiques… Le modèle de ces objets-types est aussi à chercher dans la culture didactique des encyclopédies (graphiques, modèles, objets exemplaires…).

James Angus conçoit des sculptures, mais le point de départ de son travail est l’image — il en est une matérialisation, l’image passée de son état gazeux (le numérique) à l’état solide. On y trouve des objets impossibles, paradoxaux, comme des anamorphoses ou des chronophotographies rendues en trois dimensions, ou bien des objets suspendus dans leur mouvement, figés dans leur déformation à un instant «t». Les jeux d’échelles, de couleurs, de textures, contribuent à altérer subtilement des objets familiers, jusqu’à les rendre incompréhensibles. Souvent réalisées avec une grande sophistication technique, ses sculptures manifestent le goût de l’artiste pour la topologie et les objets mathématiques complexes, comme les maquettes de Poincaré.

Ce mélange d’irrationalité et de scientificité est sensible aussi dans ses sculptures réalisées à partir de maquettes d’architectures. Avec le Dom-ino, réalisé d’après le dessin du Corbusier, un emblème de l’histoire de l’architecture moderne est par exemple transformé en une maquette triplée rappelant sa nature d’image, comme si il s’agissait d’un rendu en volume d’une séparation chromatique. D’autres maquettes, reposant horizontalement sur le sol, étirées, tordues et repliées sur elles-mêmes paraissent avoir été passées au filtre des «effets spéciaux», morphing d’un immeuble ou duplication d’un château. Sachant l’extravagance de certains bâtiments contemporains, qui sont eux-mêmes comme des images ou d’exhubérantes sculptures d’inspiration moderniste, est-ce si étonnant que des sculptures d’aujourd’hui ressemblent à des bâtiments modernistes ? L’architecture moderne est rentrée dans le monde de l’imagerie, et les préceptes modernistes sont devenus dans l’architecture contemporaine une préoccupation, littéralement, de façade. C’est à une expérience de première main des objets, de leurs qualités, de leur présence physique, qu’invite plutôt la sculpture de James Angus.

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