ART | EXPO

IZI

24 Oct - 21 Déc 2013
Vernissage le 23 Oct 2013

L’exposition «IZI» regroupe un ensemble d’œuvres qui explorent les structures du pouvoir et les règles qui régissent notre société. Elle s’articule autour du projet de Nicolas Daubanes et Pablo Garcia, deux artistes qui ont crée une marque de t-shirts produits par les détenus de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone.

Nicolas Daubanes, Pablo Garcia, Mohamed Bourouissa, Alain Declercq, John Deneuve, Philippe Meste, Monsieur Moo, Louise Drubigny, Laurent Pernel
IZI

À la suite de différentes interventions menées en milieu carcéral, Nicolas Daubanes et Pablo Garcia se sont interrogés sur la faible valorisation accordée au travail des personnes détenues. À l’échelle mondiale, le prêt-à-porter symbolise l’écart entre les coûts réels de production et le prix de vente. Le t-shirt peut également être considéré comme l’emblème du vêtement le plus courant et le plus facilement (re)productible pour une marque débutante. De ces trois présupposés est née l’idée de faire fabriquer par des détenus une marque éphémère de t-shirts. Le projet  s’est déroulé en plusieurs étapes. Dans un premier temps, les artistes et les détenus se sont réunis pour réaliser les dessins imprimés sur les t-shirts. Dans un deuxième temps, après une initiation des détenus à la sérigraphie, le groupe a procédé à l’impression des motifs. Enfin, les t-shirts ont été présentés au public du Frac et mis en vente pendant deux mois. Les bénéfices des ventes serviront pour l’achat d’un fonds de livres et de catalogues d’artistes destiné à la médiathèque de l’établissement.

L’exposition présente également plusieurs œuvres d’artistes explorant les structures du pouvoir et les conséquences de son oppression. L’œuvre Temps mort est le résultat d’une année d’échanges d’images fixes et de vidéos, via des téléphones portables, entre Mohamed Bourouissa et deux de ses connaissances détenues au sein d’un établissement pénitentiaire. Dans ce film, composé de mini-séquences vidéos mises bout à bout, l’artiste nous dépeint le quotidien d’un prisonnier. L’image d’un lavabo, d’une plante verte ou d’une assiette de pâtes au beurre s’oppose à des scènes d’une vie à l’extérieur.

Alain Declerq explore le fonctionnement des structures du pouvoir et les répercussions qu’elle engendrent sur notre vie quotidienne. Sa série photo Welcome Home, Boss oscille entre images agressives presque accusatrices, et images studio, à l’apparence d’un décor de cinéma. Ces clichés nocturnes représentent des hommes de pouvoir montréalais, ainsi que des bâtiments du quartier des affaires de la ville. Pour obtenir ces images, l’artiste s’est infiltré dans des propriétés luxueuses tout en tentant d’échapper aux patrouilles de surveillance.

Dans l’installation de John Deneuve, l’artiste analyse l’apprentissage des règles et des codes chez l’enfant. Les coloriages qui sont proposés aux enfants leur permettent d’apprendre par le jeu, à ne pas dépasser les limites. Cette forme d’apprentissage apparaît ici comme une sorte de conditionnement dès le plus jeune âge. L’enfant apprend à ne pas dépasser les limites de son coloriage et plus tard, il ne sera pas tenté de braver les services de police ou d’incendier des voitures.

Philippe Meste fait partie de ces artistes plus connus pour leurs actions que pour leurs Å“uvres. Ces actes violents, inscrits brutalement dans la réalité extérieure, témoignent d’une défiance à l’égard de la société et de l’art. Il intègre dans son travail des dimensions généralement délaissées telles que, la violence subie ou agie. Dans sa série Aquarelles, l’artiste a éjaculé sur des pages de magazines. Ses préoccupations restent d’ordre esthétique, il s’agit de montrer la beauté des taches, leurs formes et leurs couleurs.

Pour sa résidence aux Éditions du Tingre, Monsieur Moo a choisi de collaborer avec Louise Dubrigny et les frères Ludwig-Legardez. En imprimant de faux billets de cinq euros directement sur des billets de dix, il propose une réflexion sur l’utilisation du médium sérigraphique à l’époque contemporaine. Il combine un mode opératoire artisanal avec un rendu au fini industriel. Ce projet de contrefaçon 5 sur 10, renvoie à l’image de l’atelier clandestin. La figure de l’artiste se fait ici association de malfaiteurs et verse dans l’illégalité.

L’œuvre de Laurent Pernel, fait partie d’un ensemble de travaux commencés en 2002, autour de la question du drapeau national et des symboles de la république.
En désacralisant ces couleurs symboliques (bleu,blanc,rouge), à un moment où l’état entretient un rapport conflictuel et autoritaire avec les citoyens, l’artiste pose la question de l’appartenance nationale.

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