ART | EXPO

Invitation 1

02 Oct - 28 Nov 2015
Vernissage le 02 Oct 2015

La Galerie Oniris, pour sa première invitation, accueille trois artistes, Olivier Petiteau, Marine Provost et Carole Rivalin. Chacun d’eux développe une œuvre formelle qui interroge les mécanismes de la répétition, qu’ils soient picturaux, sociaux ou machiniques, pour mieux laisser jaillir une forme de sensibilité inhérente au monde.

Olivier Petiteau, Marine Provost, Carole Rivalin
Invitation #1

La galerie Oniris entame en octobre 2015 un cycle d’expositions intitulées «Invitation». Les artistes aux parcours très différents ont l’opportunité d’accéder à une première expérience en galerie. Pour cette première invitation, la galerie Oniris accueille Olivier Petiteau, Marine Provost et Carole Rivalin. Chacun connaît des approches différentes, ce qui rend fructueux voire nécessaire le recoupement de leurs pratiques respectives.
En employant le geste, le trait, le rapport à la couleur et à la matière, ils se rejoignent sur le plan de la technique, tout en ayant en commun une forme de rejet de la représentation, notamment en tissant un lien avec la machine ou en s’interrogeant sur les systèmes rythmiques et répétitifs. Dans cette optique, chacun d’eux partage une vision décalée du monde; la teinte d’ironie et de poésie qui accompagne leurs travaux implique un regard qui s’arrête sur un fragment de la réalité pour mieux percevoir une mouvance d’ensemble.

Dans ses créations, Olivier Petiteau exerce et mêle différentes pratiques artistiques qui, préalablement, peuvent sembler éloignées les unes des autres, puisqu’il aborde le dessin avec des encres sur papier, la marqueterie, la sculpture, la musique, la sérigraphie, la machinerie, etc. Pourtant, toutes ses recherches convergent vers un questionnement commun, car elles se déploient autour des notions de mouvement, de répétition et de mécanisme. Il évoque pour cela ce qui distingue les entités chiffrées du sensible, par exemple lorsqu’il interroge les courbes des cours de la bourse, les motifs récurrents dans notre quotidienneté ou la mécanique musicale. Cette dernière, par exemple, suppose l’adhésion à une structure rythmique et une gestuelle musicale éprouvée, à travers le déchiffrement des partitions, alors que toute mélodie est fuyante par nature.

Les Fantômes de Marine Provost, hésitants entre peinture et digigraphie, traduisent le besoin d’exploiter un objet réel et quotidien auquel nous ne prêtons pas attention. Les trames qui composent l’intérieur des enveloppes sont réimprimées, le motif est prolongé à la main tandis que le terme de «fantôme» renvoie à l’écriture apparaissant par transparence sur le verso d’une page. Ces trames visent en réalité à conserver la confidentialité des missives en brouillant les effets de transparence, le papier-enveloppe est alors réévalué, il s’élance dans des directions insoupçonnées.

Les œuvres sur papier de Carole Rivalin décrivent des pans de couleurs fins et méticuleux. Ces trames sont en effet produites à l’aide de caches et de papiers découpés. Soucieuse des formes qui se génèrent et des couleurs qui se libèrent, l’artiste porte un regard de peintre qui rappelle les compositions géométriques de l’Art Concret, ne serait-ce parce qu’elle s’appuie sur une forme de rigueur, ou parce qu’elle s’inspire de la sérigraphie, technique qui a fait l’objet d’un vrai coup de cœur. Aussi hypnotiques que vibrantes, ses œuvres tendent vers un motif architectural de la couleur.

C’est donc à travers des tableaux que Marine Provost aspire à «attirer l’attention sur du non-spectaculaire», qu’Olivier Petiteau questionne un regard altéré par des «informations salies et catapultées» ou que Carole Rivalin vise à fuir le «désordre sans espoir» de notre monde afin de parvenir à un autre qui, lui, serait «plein de couleurs». Autrement dit, ces trois artistes aspirent chacun à une forme de libération qui a quelque chose d’essentiel.

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