ART | EXPO

Incompossibles

21 Juil - 31 Juil 2005
Vernissage le 21 Juil 2005

Florentine Lamarche met en place « un terrain d’expérimentation qui tente de composer un vocabulaire de formes, un monde qui se déplierait avec des rythmes, des arrêts, des remémorations ». Elle interroge le mouvement de la pensée en cherchant à établir une discussion entre le sujet, le médium et elle-même pour constituer une écriture à trois.

Communiqué de presse

Florentine Lamarche

Incompossibles

Florentine Lamarche met en place « un terrain d’expérimentation qui tente de composer un vocabulaire de formes, un monde qui se déplierait avec des rythmes, des arrêts, des remémorations ». Pour son exposition au Bétonsalon, elle compose trois parties qui interrogent le mouvement de la pensée qui fige les choses puis les disperse immédiatement. Partant de Leibniz qui définit comme « incompossibles » l’ensemble des mondes possibles non-juxtaposables, l’artiste cherche à établir une discussion entre le sujet, le médium et elle-même pour constituer une écriture à trois.

Les pigeons
Des fragments de pigeons dessinés sur 180 formats papier A5 sont juxtaposés l’un à côté de l’autre de manière plus ou moins précise. Le mouvement naît de cet assemblage de lignes noires et de surfaces laissées blanches, manière très graphique de faire circuler le regard comme sur une partition de notes de musique. L’ensemble représente la forme en mouvement dans un continuum de temps. L’objet n’est pas fixe. La perception de l’artiste tente d’aller vers l’objet, de le fixer un court instant dans son flux perpetuel.

Les portraits
Le regard qui analyse la forme se pose pour la décomposer sur le mode encyclopédique. A partir d’un noyau, une nature morte devenant portrait, des éléments satellites viennent définir sa composition dans la lenteur de la répétition. Ces éléments sont des portraits au crayon et des formes végétales existant par les lignes ou la couleur. Cette dernière fait événement et permet au regard de circuler de points en points comme pour mieux établir un glossaire.
Pour Leibniz, ce qui est remarquable (la singularité) doit être composé de parties qui ne le sont pas, en d’autres termes une singularité est composée d’ordinaires. Ces ordinaires sont les objets satellites décontextualisés. Ceux-ci sont tous en double, mais des différences sont perceptibles comme pour mieux définir la forme à travers la répétition. Dans les satellites, on observe des trous qui nous situent à l’extérieur et des lignes plus ou moins abstraites qui renvoient à l’intérieur organique. Des changements d’échelle s’établissent entre les séries. Celles-ci convergent ou divergent et définissent alors l’ensemble des mondes possibles mais incompossibles.

Les fonds
L’objet est remis à son contexte qui apparaît peu à peu au travers d’une dissociation stylistique entre la forme et le fond. C’est une partie transition qui permet de redistribuer en permanence les dessins et de faire lien entre les trois parties.

Florentine Lamarche nous présente une narration plastique qui sait jouer des codes de la peinture et de l’écriture pour prendre forme. Ce récit entend rendre compte de l’incompossible, l’ensemble des mondes possibles non juxtaposables mais dont le lien existe dans la forme.

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