ART | EXPO

Il faut reconstruire l’Hacienda

21 Mai - 09 Oct 2016
Vernissage le 20 Mai 2016

Première exposition dans sa région natale pour Bruno Peinado qui inaugure l’espace agrandi du MRAC Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. L’occasion pour lui de revenir sur l’héritage du mouvement Supports/Surfaces ancré dans cette région, et de revivifier son rapport à l’art en visitant de nombreuses formes artistiques et en s’ouvrant sur les performances d’autres créateurs.

AGENDA / ART
Bruno Peinado
Il faut reconstruire l’Hacienda

Une juxtaposition de techniques, de pratiques et de matériaux des plus divers attend les visiteurs du Musée régional d’art contemporain Languedoc Roussillon Midi Pyrénées dans le cadre de l’exposition de Bruno Peinado: plaques géométriques colorées et lumineuses en façade, large globe gonflable d’aspect miroir, dessins et peintures, verre coulé et pâte à modeler, sérigraphies, vidéo, sculptures par assemblage, etc.

C’est dans le titre d’une des parties de l’exposition que l’on trouve la synthèse parfaite de la quête artistique de Bruno Peinado: Looking For a Certain Ratio, autrement dit «chercher un certain équilibre». Atteindre l’équilibre en réunissant des entités hétéroclites, voilà ce qui sous-tend le travail que l’artiste met ici en scène de façon multiple.

Alors que le MRAC vient de bénéficier de travaux d’agrandissement Il faut reconstruire l’Hacienda est une des expositions qui marquent l’inauguration de son nouvel espace. Une exposition d’autant plus symbolique qu’elle est aussi la première dans sa région d’origine pour Bruno Peinado, né à Montpellier, dont l’œuvre est profondément marquée par le sud, par sa lumière, ses couleurs, ses paysages et sa culture. Elle mérite donc le qualificatif d’«exposition personnelle», dans tous les sens du terme.

Investissant l’ensemble du musée jusqu’à la façade de son extension, «Il faut reconstruire l’Hacienda» est une présentation complète et intime de l’œuvre de Bruno Peinado, dans toute sa pluralité.

C’est le manifeste situationniste Formulaire pour un urbanisme nouveau signé par Ivan Chtcheglov dans les années 50 qui appelait à «construire l’hacienda». Cette grande propriété agricole typique de l’Andalousie et de l’Amérique latine servait alors de métaphore pour affirmer le rôle majeur de l’architecture  dans l’évolution de chaque existence, personnelle et collective, et donc la nécessité que les éléments urbains soient transformables au gré des vies de chaque citadin. La scène musicale et artistique de Manchester des années 80 a repris à son compte ce message, nommant Haçienda le club mythique qui fut notamment à l’origine de l’émergence de  la house music en Europe et le lieu de convergence de musiciens, plasticiens et graphistes. Par son injonction à «reconstruire l’Hacienda», Bruno Peinado remet à jour cette volonté de défier l’uniformisation du monde, d’imaginer un espace qui soit à la fois commun et individuel, un lieu de partage et de réflexion toujours évolutif où se croisent le social, le politique et le poétique.

L’identité plurielle de Bruno Peinado qui se place dans une interaction constante avec le monde est exprimée dans l’aspect foisonnant et multiple de l’exposition. A rebours de toute logique de repli, c’est une proposition ouverte, qui suggère des prolongements (des concerts, sets de DJs, performances, lectures et conférences s’y dérouleront dans un espace conçu comme une extension de l’exposition), des hommages, des dialogues avec des courants et des artistes qui sont aussi des réappropriations, telles ces peintures abstraites qui renvoient au groupe Supports/Surfaces, aux suprématistes, aux minimalistes californiens ou encore à Matisse, Giorgio Griffa ou Ellsworth Kelly.

Vernissage

Vendredi 20 mai 2016, 17h.

Informations
146, avenue de la Plage
Sérignan

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