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Il faut détruire Carthage

19 Juin - 19 Juil 2008
Vernissage le 19 Juin 2008

Cette exposition trouve son origine dans un expression qui exprime l’acharnement bien plus que la destruction. Elle tente un parallèle entre situation politique et démarches artistiques contemporaines.

Communiqué de presse
Eric Baudelaire, Clément Rodzielski, Fayçal Baghriche, Julie Vayssière, Yann Serandour, Bruce Nauman, Julie C. Fortier, Hervé Coqueret, Gordon Matta-Clark, Olivier Nottellet, Jean-Marie Blanchet, Taroop & Glabel
Il faut détruire Carthage

Delenda Cartago (Il faut détruire Carthage) c’est d’abord une phrase, une déclaration de guerre qui a conduit à une bataille historique, perdue il y a longtemps par les descendants d’Hannibal. «Il faut détruire Carthage» c’est aussi une expression – on la trouve dans les pages roses du dictionnaire – là, elle n’exprime plus la destruction mais l’acharnement. Cela vient de l’usage qu’en fit Caton l’ancien quelles que soient les circonstances. Ça commence ici.

Le n°1 de la revue Hypertexte s’intéresse au passage à l’acte : du point de vue de la réception, du possible impact sur un public ; du point de vue du langage, sur les conquêtes possibles ; et d’un point de vue politique, sur l’engagement et le potentiel symbolique d’une œuvre ou d’une manifestation.
Cette revue observe, produit et diffuse des formes entre exposé et exposition. Par là, elle soutient ou participe à des expériences critiques et curatoriales.
Quand l’équipe de Lieu Commun l’a invité à concevoir un événement pour la sortie de la revue, alors en pleine relecture de La haine de la démocratie de Jacques Rancière (élection municipale oblige), cette phrase de Caton s’est vite fixée comme point de départ : un symbole violent du pouvoir du langage et de l’importance d’un usage, d’une usure.
    
Faisons l’hypothèse d’un parallèle avec des démarches artistiques contemporaines. Sur la question de la frontière, du territoire de l’art d’abord. La conquête d’espaces, de langages, d’usages nouveaux marque l’histoire de l’art depuis longtemps déjà. Les artistes investissent ici l’espace de l’archive et de la photographie d’amateur (Céline Duval), de l’image d’actualité (Eric Baudelaire) ou de l’image reproduite (Clément Rodzielski) ; ils s’emparent de l’histoire de l’art et des signes les plus répandus(Fayçal Baghriche, Yann Serandour), du cinéma (Julie C. Fortier, Hervé Coqueret) et du corps humain (Hervé Coqueret) ;  du terrain vague (Julie C. Fortier) ou de la ruine (Gordon Matta-Clark).

Abordée sous l’angle de l’acharnement, notre hypothèse paraît se vérifier : économie de formes et de moyens (Clément Rodzielski, Bruce Nauman, Olivier Notellet), persistance des images (Eric Baudelaire, Yann Sérandour, Hervé Coqueret), maltraitement des matières (Jean-Marie Blanchet), des corps (Bruce Nauman, Julie C. Fortier) ou des espaces (Gordon Matta-Clark) et chez beaucoup l’obsession de l’effacement.

Ces situations aux limites de la matière, de l’image, du support ou du contexte de l’exposition, nous ont incité à annexer à notre tour, un territoire voisin : des ouvrages prélevés à la Médiathèque des Abattoirs seront installés – un corps étranger dans le champ visuel de l’exposition, comme un trésor de guerre rempli d’autres regards que nous souhaitons partager.

Commissariat de Béatrice Méline pour le lancement de la revue Hypertexte 1 «Passer à l’acte».

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