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26 Mai - 02 Sep 2007

A l’occasion de l’exposition Rodtchenko photographe, «La Révolution dans l’œil», un ensemble d’œuvres récentes d’Erik Boulatov est présenté au sein des collections permanentes du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

Eric Boulatov
Ici

A l’occasion de l’exposition Rodtchenko photographe, «La Révolution dans l’œil», un ensemble d’œuvres récentes d’Erik Boulatov est présenté au sein des collections permanentes du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
L’invitation à laquelle l’artiste a bien voulu répondre inaugure une série de propositions fondées sur l’échange temporaire entre collection et atelier. Près de vingt ans après l’exposition du Centre Pompidou, ce projet rend hommage à une œuvre dont l’importance, révélée à la faveur de la Perestroïka, n’a cessé de s’affirmer.
On aurait voulu, avant que la nuit tombe… mais on n’a pas eu le temps, 2002.
Collection de l’artiste.

La question de l’espace et l’interaction entre espaces perçus et espace réel occupent une place centrale dans l’œuvre d’Erik Boulatov, entretenant un dialogue complexe avec l’héritage constructiviste. Né en 1933, il a étudié au cours des années 1950 dans une Union Soviétique où inscriptions, slogans et mises en garde étaient omniprésents. Par leur esthétique, ceux-ci maintenaient un lien avec les recherches de l’avant-garde qui, après avoir été écartées de l’enseignement artistique, étaient presque oubliées. Au début des années 1970, les mots commencent à envahir sa peinture. L’artiste intègre dans son œuvre le paradoxe que le quotidien soviétique entretient entre le mot et la réalité, lesquels s’explicitent, s’opposent, se mélangent ou se défient sans cesse.

«Ici» : Erik Boulatov donne à ce mot plusieurs significations. Ici, c’est d’abord Paris, la ville d’adoption où, en 1991, le peintre et son épouse s’établissent. L’œuvre de ce dernier bénéficie alors d’une visibilité qu’elle n’a jamais connue. Sa première grande exposition monographique vient d’avoir lieu au Centre Pompidou, en 1988, après avoir été présentée à la Kunsthalle de Zurich. Auparavant, les occasions d’exposer étaient extrêmement rares. En 1965, un accrochage d’œuvres abstraites, à l’institut de physique nucléaire de Moscou, fut fermé au bout d’une heure par les autorités. En 1967, il renouvela l’expérience avec Ilya Kabakov dans un café moscovite. Dès 1977, certaines de ses peintures étaient présentées à la Biennale de Venise, mais son travail n’était alors connu en Russie que du milieu restreint de l’art non officiel.

Aujourd’hui, bien qu’Erik Boulatov vive principalement à Paris, Moscou continue d’être le lieu d’où il «voit». C’est là, depuis la fenêtre de l’atelier que l’image de la ville lui parvient – à la fois «ici» et «là-bas».

 

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