ART | EXPO COLLECTIVE

I still believe in miracles (volet 1/2)

07 Avr - 07 Mai 2005
Vernissage le 06 Avr 2005

Exposition en deux volets. Une génération d’artistes utilisant le dessin, pour sa légèreté, sa rapidité et sa liberté qu’offrent ses outils et pour l’économie de moyens dont il procède. Ils puisent dans les techniques ancestrales de la fresque pour exécuter des Walldrawing ou peinture murale, ou dans les techniques modernes pour la réalisation de dessins d’animation.

Communiqué de presse
Benoît Broisat, Paul Chan, Santiago Cucullu, Roberto Cuoghi, Kota Ezawa, Mario Garcia Torres, Vidya Gastaldon, Camille Henrot, Constantin Luser, Ana Maria Millan, Jean-François Moriceau, Petra Mrzyk, Dan Perjovschi, Maroussia Rebecq, Robin Rhode, Lionel Sabatté, Sammy Stein, Donald Urquhart
I still believe in miracles, volet 1/2 Dessins sans papier

«I still believe in miracles» présente une nouvelle génération d’artistes internationaux, résultat d’une intense prospection. Conçue en deux volets (7 avril – 7 mai / 18 mai – 19 juin 2005), l’exposition réinvestit l’espace pensé par Rirkrit Tiravanija comme une transposition des salles de l’ARC du Musée d’Art moderne au Couvent des Cordeliers pour sa récente rétrospective.

Une première proposition, «Dessins sans papier», met en évidence la place prépondérante du dessin. Une des raisons de l’engouement des artistes pour cette pratique réside d’une part dans la légèreté, la rapidité et la liberté qu’offrent ses outils et d’autre part dans l’économie de moyens dont il procède. L’exposition privilégie des pratiques en dehors du support papier, explorant le walldrawing et le dessin d’animation. La règle du jeu est simple : intervenir directement sur les murs ou les animer avec des projections.

Dans le walldrawing, le mur est envisagé comme un espace collectif, hors de l’atelier. Marqué par une grande économie de moyens, il est réalisé in situ pour une durée éphémère. Cette pratique, qui renoue avec les origines du dessin (pariétal, graffiti), s’exprime ici selon différentes modalités.
Ainsi les motifs de Dan Perjovschi, proches de la caricature, sont en prise directe avec l’actualité ; ceux de Donald Urquhart de l’univers musical underground teinté d’humour noir ; Constantin Luser crée des projections mentales et poétiques, de facture presque industrielle, au trait dédoublé. D’autres jouent avec l’architecture du lieu comme Robin Rhode qui fait intervenir le public lors de performances dessinées. Jean-François Moriceau et Petra Mrzyk simulent un univers en 3D peuplé de créatures anthropomorphiques exubérantes. Les collaborations sont courantes comme avec Maroussia Rebecq et ses invités, impliqués dans une fresque explosive et spontanée. Contrepoint lumineux, le dessin intériorisé de Vidya Gastaldon s’impose en finesse. Santiago Cucullu utilise un matériau plus récent, le ruban adhésif pour réaliser de grands paysages colorés, abstraits en apparence. Sammy Stein conçoit directement sur ordinateur des dessins, ensuite transférés sur des autocollants.

En contrepoint au walldrawing, le dessin d’animation, s’appuyant sur les dernières avancées des technologies informatiques, ouvre d’autres espaces à investir. La sélection opérée réunit des plasticiens s’infiltrant dans le champ de l’animation avec une liberté face aux modes de création habituels. Avec une esthétique souvent faussement naïve ou idéalisée, ils proposent des formats de narration courts, s’appuyant sur l’exploration de techniques graphiques hybrides.

Certaines installations témoignent d’un regard profondément critique sur la société contemporaine, à travers l’évocation par Paul Chan d’un univers paradisiaque qui tourne à l’apocalypse ou la stylisation par Kota Ezawa d’un vrai film documentaire par des aplats pop et colorés le rendant virtuel. Plus minimal, Mario Garcia Torres réactive un énoncé conceptuel. Une programmation de divers artistes privilégie des enchaînements graphiques aux styles hétérogènes : long travelling dans la mémoire d’une ville de Benoît Broisat, univers psychédélique et nourri d’algorithmes chez Ryoko Aoki et Zon Ito, ou des ondes d’une machine géobiologique chez Vidya Gastaldon, ou encore graffiti fantomatique sur pellicule chez Camille Henrot. D’autres, comme Roberto Cuoghi, détournent l’esthétique même du dessin animé et ses principaux protagonistes, celle de l’informatique sous forme de clips générés par ordinateur comme Lionel Sabatté, celle de la game-boy adaptée à un conte de tradition orale par Sammy Stein ; ou encore l’esthétique cinématographique des films de série B, chez Ana María Millán & Andrés Sandoval en noir et blanc et des films d’horreur réduits à quelques plans de mise en scène par Virginie Barré et Stéphane Sautour.

La confrontation dans un même lieu de walldrawings et de dessins d’animation permet de tisser des correspondances : les dessins s’enchaînent sur les murs, les films d’animations se succèdent dans une programmation en boucle, semblant tendre vers l’infini et affirmer que «la chaîne est belle».

Ce titre est emprunté à une œuvre de Douglas Gordon (2005) présentée à l’entrée de l’exposition.

Commissaire
Laurence Bossé, Anne Dressen, Hans Ulrich Obrist, Angéline Scherf.

critique

I Still Believe in Miracles, Volet 1/2. Dessins sans papier

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