ART | EXPO

I am all soul

10 Nov - 14 Jan 2017
Vernissage le 10 Nov 2016

L’exposition « I am all soul » à la galerie Air de Paris présente les dernières œuvres de l’artiste américaine Eliza Douglas. Une sélection de tableaux dans lesquels les mains et les pieds sont les héros de compositions à la fois absurdes, drôles et énigmatiques.

L’exposition « I am all soul » d’Eliza Douglas à la galerie Air de Paris présente les dernières œuvres de l’artiste américaine. Des tableaux entre réalisme et fantastique dont les membres humains sont les sujets principaux.

Eliza Douglas fait des pieds et des mains

La sélection d’œuvres d’Eliza Douglas consiste en une série de peintures dont les motifs récurrents sont des membres humains. Des membres isolés sur le fond blanc de la toile et traités dans un style à la fois absurde, humoristique et fantastique.

Dans le tableau All souls are snowflakes apparaissent deux mains et deux pieds représentés de façon très réaliste. Les deux pieds sont enfoncés dans des chaussettes de sport dont la nature est soulignée avec insistance : on peut lire sur les deux, comme tissé dans la maille, le mot « vêtement » et sur l’une le mot « right » (droite), sur l’autre le mot « left » (gauche). Ces quatre membres sont reliés par deux traits tracés en croix, de grossières traces de peinture beige dont l’une, retombant de façon abrupte vers le bas, semble figurer un bras désarticulé.

« I am all soul » : une âme pour des membres sans tête

Le tableau Hello love présente à nouveau deux pieds et deux mains, cette fois entièrement nus, à l’exception d’une alliance à la main gauche. Les pieds sont prolongés par des bandes noires sur lesquelles se détachent des motifs d’yeux ouverts, évocation réaliste d’un pantalon qui recouvrirait les jambes. En revanche, la bande noire qui prolonge les mains, si elle débute comme deux manches, se rétrécit rapidement et s’arrondit pour se réunir en un seul trait reliant les deux membres, un trait hâtivement tracé et dont la peinture a même coulé sur la toile.

Chaque tableau réunit ainsi les mêmes membres dans une déclinaison de compositions similaires. Le contraste entre le traitement très réaliste des pieds et des mains et celui au contraire rudimentaire et parfaitement fantaisiste de leurs prolongements donne aux œuvres l’aspect d’une association entre peinture et photomontage. Il y a du super héros mais aussi de l’humour noir dans ces évocations de membres démesurément étirés, pliés de façon incongrue et directement reliés les uns aux autres sans être connectés à un corps entier. Ces pieds et mains autonomes, raccordés par de vagues coups de pinceaux se meuvent sans être guidées par une tête pensante. Mus par une volonté propre, ils se lovent en un câlin imaginaire, déploient leur élasticité dans une course fictive ou s’étirent en un geste dont la finalité est à inventer.

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