ART | EXPO

Hirschdenkmäler

14 Oct - 24 Nov 2012
Vernissage le 14 Oct 2012

Hirschdenkmäler (Monuments au Cerf) est une œuvre emblématique dans la production artistique de Joseph Beuys. Elle couvre en effet un spectre très large de préoccupations propres à l’artiste, telles que son obsession pour les forces primales et élémentaires: la terre, les animaux, les excréments et la mort.

Joseph Beuys
Hirschdenkmäler

L’environnement sculptural Hirschdenkmäler (Monuments au Cerf), qui occupe l’espace principal de la galerie, a été créé en 1982 sur l’invitation de Norman Rosenthal, commissaire de l’exposition Zeitgeist, au Martin Gropius Bau à Berlin. Joseph Beuys a proposé de déplacer le contenu de son atelier au centre de l’atrium du bâtiment. Il a réparti de façon théâtrale un ensemble d’objets autour d’un immense tas d’argile, dont il s’est servi pour fabriquer in situ les Urtiere à partir de ses propres outils.

Cette exposition présente un ensemble d’éléments originaux de la mythique exposition, représentée dans plusieurs collections majeures par leur version en bronze (à la Tate de Londres, au Guggenheim Museum de Bilbao et au MMK de Frankfort).

Hirschdenkmäler est une œuvre emblématique dans la production artistique de Joseph Beuys. L’environnement présente Ziege (Chèvre, un chariot à trois roues) et les Urtiere — un ensemble d’animaux primitifs associables à des lemmings, dont le déplacement est connu pour s’acheminer parfois aveuglément en groupe vers la mort, circulant autour d’une structure en bois incarnant le cerf (Hirsch), la planche à repasser de la mère de l’artiste reposant sur quatre pates massives en bois. L’ensemble est dominé par la figure sur trépied, Boothia Felix, sculpture de terre, de racines et de métal coiffés d’une boussole, symbolisant l’homme, spectateur de ce ballet aussi naturel que mystique.

Des matériaux employés de façon récurrente, tels que le feutre, la terre, la graisse et le miel, constituent une véritable emprunte personnelle, physique et conceptuelle de Joseph Beuys. Physique, puisque son travail est transcendé par une confrontation de l’homme et du matériau, à son inscription dans un environnement menacé et une réflexion parfois d’ordre écologique. Conceptuelle, car son œuvre convoque toujours chez Joseph Beuys une dimension transcendantale de la relation entre la vie et la mort, la raison même d’être de l’homme et la mission d’éclaireur qu’occupe l’artiste dans la société.

Normal Rosenthal a sélectionné un ensemble d’œuvres déployées sur les trois étages de la galerie du marais. L’exposition explore précisément la dimension emblématique de certains matériaux tels qu’ils sont employés dans Aus dem Maschinenraum, Anhänger constituée de graisse et de feutres, éléments constituant la base même de la mythologie personnelle de l’artiste. Difesa della Natura, à l’étage, constitue à ce titre un autre moment majeur de l’exposition, puisqu’elle évoque la dimension fondamentalement politique et pédagogique de sa démarche. Ces œuvres illustrent avec la même force qu’Hirschdenkmäler la puissance narrative de la production artistique de Joseph Beuys. Une large sélection de sculptures et de dessins vient compléter cette lecture transversale et inédite.

Un catalogue avec un texte de Norman Rosenthal sera publié à l’occasion de cette exposition.

Simultanément, une seconde exposition est consacrée à l’œuvre performative de Joseph Beuys dans le nouvel espace de la galerie, situé à Pantin. Ce nouveau lieu dédié à la performance présente Iphigénie, une action emblématique que l’artiste a réalisé à Francfort en 1969 en s’emparant du mythe de l’héroïne grecque selon Goethe.

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