ART | EXPO

Subarnarekha (La ligne d’or)

03 Déc - 11 Mar 2018
Vernissage le 02 Déc 2017

L’exposition « Subarnarekha (La ligne d’or) » au Centre international d’art et du paysage de Vassivière dévoile des sculptures de l’artiste indienne Hemali Bhuta qui renoue avec des techniques d’artisanat traditionnel pour explorer la valeur sociale de l’or et l’obsession du paraître.

L’exposition « Subarnarekha (La ligne d’or) » au Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière met à l’honneur l’artiste indienne Hemali Bhuta en lui offrant sa première exposition personnelle hors de son pays.

A travers « Subarnarekha (La ligne d’or) », Hemali Bhuta interroge la valeur sociale de l’or

L’exposition présente un ensemble de nouvelles sculptures qu’Hemali Bhuta a réalisées au cours d’une résidence de trois mois sur l’île de Vassivière. Son titre « Subarnarekha (La ligne d’or) » fait référence aux thèmes qui ont guidé l’artiste dans la création de ces œuvres : la disparition des techniques traditionnelles et la valeur sociale de l’or. Subarnarekha est en effet le nom d’un fleuve du nord-est de l’Inde qui, suite à la partition de l’Inde en 1947, devint le symbole du déracinement des populations qui vivaient au Bengale oriental et qui durent se réfugier au Bengale occidental. Ce fleuve tire son nom signifiant « ligne d’or » des sédiments d’or, de cuivre et d’uranium qui reposaient dans ses fonds sableux et qui furent autrefois exploités.

Les sculptures d’Hemali Bhuta sont réalisées à partir de matières organiques et naturelles vouées à la détérioration ou d’objets et matériaux de récupération. Ainsi la sculpture Grayscale est-elle composée de savon à la glycérine, de colorants alimentaires et de barres et plaques en acier inoxydable. L’œuvre intitulée Copy mêle cire d’abeilles, cire infestée de termites, paraffine, savon, adhésif et poudre d’encens.

Les sculptures d’Hemali Bhuta engagent une réflexion sur le statut de l’œuvre d’art

Pour les œuvres réalisées à Vassivière, Hemali Bhuta a choisi de renouer avec les savoir-faire, les outils et les matériaux d’artisans locaux, pour mieux souligner la perte des techniques artisanales en France comme en Inde. Par ailleurs, elle s’est intéressée à l’histoire de l’extraction minière, notamment de l’or et du granit, en Limousin, dans le but d’explorer l’or en tant que symbole de l’obsession du paraître.

Utilisant l’or à contre-emploi, des œuvres comme la série Encounters With Gold, From the Pile ou Cut Piece Corner mêlent cette matière à des éléments pauvres comme un tapis de caoutchouc, du sable, de la peinture acrylique, du curcuma et du papier, et sont dénués de brillance. Au contraire, des pièces dorées qui les côtoient renvoient une fausse préciosité et d’autres objets ordinaires sont au contraire sublimés. Hemali Bhuta critique ainsi l’injonction sociale de paraître tout en amorçant une réflexion sur le statut de l’œuvre d’art elle-même.

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