DANSE | SPECTACLE

Swing Museum

27 Fév - 03 Mar 2018

Pièce pour un danseur et quatre sculptures dansantes, le spectacle jeune public Swing Museum ouvre une porte sur l'imaginaire. Dans un musée, les chorégraphes Héla Fattoumi et Eric Lamoureux livrent une valse onirique, entre un surveillant d'exposition et des statues, des oscyls, qui s'animent.

Spectacle Jeune public, Swing Museum, des chorégraphes Héla Fattoumi et Éric Lamoureux convoque l’imaginaire. Dans un musée feutré, un surveillant d’exposition s’endort. Pour mieux se réveiller dans un rêve où les sculptures ne sont plus ces entités moroses et lointaines auxquelles il est interdit de toucher. Mais bien des êtres dansants, avec qui valser. La pièce Swing Museum réunit ainsi un danseur et quatre sculptures mouvantes : des oscyls. Inspirées par l’œuvre Entité ailée d’Hans Arp, les oscyls (réalisées avec l’artiste Stéphane Pauvret), s’apparentent à des sortes de culbutos. Aux formes douces, rondes, ergonomiques, et de différentes tailles, les oscyls permettent de s’emparer d’un rêve bien réel : toucher les œuvres d’art. Et explorant ces entités aux réactions étranges, qui basculent, rebondissent ou roulent, le gardien de musée entreprend un périple ludique et onirique, au pays de la gravité.

Swing Museum : une pièce pour un danseur et quatre sculptures dansantes.

Entre légèreté et rebonds, les oscyls sont des êtres hybrides. Entre objets et personnes, ces œuvres d’art réagissent de manière déroutante. Le poids de leur corps (aux allures anthropomorphes) étant concentré en leur base : ils se déplacent différemment des êtres humains. De la marionnette au mobile autonome, ils offrent alors au gardien de musée-danseur (Jim Couturier) l’occasion d’une étrange rencontre. Taquins dans leurs rebonds, poétiques et élégants dans leur abstraction élancée, et si proches avec leur silhouette presque humaine… Ils incarnent ainsi une forme d’altérité ludique. Prenant le musée contemporain comme lieu de représentation, c’est la boîte blanche, le white cube, qui sert de décor. Un décor-support sobre, pour mieux laisser toute la place aux oscyls, aux jeux de lumières et projections vidéos (via Jimmy Boury et Stéphane Pauvret). Ainsi qu’à la création sonore d’Éric Lamoureux. Pour une pièce onirique, à la poésie chorégraphique.

Les oscyls d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux : des créatures chorégraphiques hybrides

Le spectacle Swing Museum offre ainsi aux jeunes publics la possibilité de vivre cette féerie de voir le musée s’animer et les sculptures danser. Porte ouverte sur l’imaginaire, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux transforment les espaces d’exposition en lieu de musique, de vie et de danse. Avec la possibilité de créer et vivre, par procuration, un rapport tactile aux œuvres. L’expérience d’une rencontre étonnante, où les objets sont un peu plus que des objets. Figure du double, entre pantin manipulé et réactions imprévisibles, les oscyls, une fois lancés, n’en font qu’à leur tête. Entre alliés et rivaux, ils sont tour à tour, comme les chevaux de bois : pièce végétale ou fidèle destrier. Pour mieux former une danse fantastique, où l’équilibre bascule et oscille entre burlesque et enchantement. Pour un spectacle sensoriellement réjouissant.

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