DANSE | SPECTACLE

Hautes Tensions. Tania’s Paradise

03 Avr - 04 Avr 2014
Vernissage le 03 Avr 2014

Elle assemble des briques, manie la harpe et le couteau, et puise dans sa besace les accessoires qui lui permettront de dire son histoire. Sur la micro-scène circulaire d’une yourte kirghize, l’Israélienne Tania Sheflan livre les contradictions d’une existence avec pudeur et caractère, sur fond de lentes contorsions et manipulations d’objets.

Cie Attention Fragile
Hautes Tensions. Tania’s Paradise

Devenue contorsionniste sur le tard, Tania Sheflan a une drôle de vie. Une jeunesse israélienne bouclée par trois ans de service militaire, un voyage vers l’Inde et le Népal, une carrière dans la natation synchronisée au Canada, puis la France et l’école de cirque du Lido. Elle en sort avec l’idée d’un solo (sur la condition de la femme juive en Israël), mais part sur des aventures collectives, notamment avec la compagnie Attention Fragile.

Porteur d’un projet de cinq petites formes en cinq ans, son metteur en scène, Gilles Cailleaux, lui propose un jour d’héberger le dit solo dans une yourte Kirghize et de l’accoucher avec elle sur le mode de la confidence. Tania’s paradise s’écrit alors à quatre mains, à mi-chemin entre le théâtre et le cirque. Tania s’y raconte sur une micro-scène circulaire de deux mètres de diamètre, plus souvent qu’à son tour cul par-dessus tête et les yeux dans les yeux du spectateur. Équilibriste de l’intime armée de briques et de poupées, elle construit et déconstruit les murs qui symbolisent son enfance particulière, dans un pays où l’on apprend à l’école qu’avant 1948, «il n’y avait rien», avant d’avoir preuve du contraire. Sautant du coq à l’âne pour mieux dévoiler sa façon de se trouver régulièrement le cul entre deux chaises (au propre et au figuré), ou d’apaiser sa colère en se tenant à l’envers, elle revisite à force de lentes contorsions ce qu’il peut y avoir de drôlement humain dans nos plus intimes contradictions.

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