DANSE | SPECTACLE

Gris

23 Fév - 23 Fév 2017

Dans le cadre du festival « Les Hivernales » 2017, Myriam Gourfink présente Gris, un spectacle soulignant la recherche d’une fluidité maîtrisée par des gestes d’une lenteur extrême.

Tout comme dans ses pièces précédentes, Gris se fonde essentiellement sur la respiration et la lenteur des gestes. Selon Myriam Gourfink, la danse est étroitement liée aux pratiques du yoga et de la méditation. Tout mouvement doit ultimement exprimer l’intériorité individuelle dans laquelle il trouve son origine.

Gris : mouvements sous contraintes

Dans Gris, Myriam Gourfink propose à quatre interprètes d’évoluer dans un dispositif chorégraphique sous contrainte puisque la scène se trouve être réduite à un espace limité. Dans ce cadre restreint, il convient aussi d’observer une autre restriction : déplacements et orientations doivent éviter les huit directions traditionnellement utilisées : le front, le lointain, les deux côtés, l’oblique de l’avant gauche à l’arrière droit ainsi que celle de l’avant droit à l’arrière gauche, le haut, et le bas. Dès lors, la chorégraphie tend à privilégier les diagonales situées entre ces différentes directions.

Les déplacements et, plus encore, les relations avec les autres, l’exécution même des gestes, les formes produites par les corps, sont donc autant de données dont tient compte attentivement Myriam Gourfink dans sa chorégraphie. Ainsi, l’intention d’une pièce comme Gris n’est autre que souligner les volumes formés sur scène par les danseuses au moyen de déplacements contraints. La danse est ici considérée comme l’organisation d’un espace mouvant où les corps des interprètes conquièrent l’espace, en l’occupant et en le représentant à la fois.

Gris : l’intelligence du geste

La compréhension intime du mouvement, de son origine et de son développement, est ici première. Appuyées les unes contre les autres et se déplaçant souvent en couple, les danseuses observent avec minutie cette première contrainte que représente un plateau aux dimensions réduites. Elles apparaissent dès lors recentrées sur elles-mêmes et la manière dont leur corps donne à tout mouvement son impulsion naturelle. Utilisant avec une lenteur calculée chacune des parties de leurs corps, les quatre interprètes se déplacent dans toutes les directions, et semblent sans le moindre effort, passer des postures les plus simples et les plus anodines à des positions d’une sophistication croissante. Si les corps se rencontrent et se mêlent, l’ensemble des mouvements exécutés sur scène semble faire disparaître le corps de chacune des danseuses. Gris représente alors cette disparition du corps individuel dans l’infinie fluidité d’une suite de gestes et de mouvements.

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