DANSE | SPECTACLE

Flexible Silence

23 Fév - 03 Mar 2017

Le Théâtre national de Chaillot présente Flexible Silence de Saburo Teshigawara. Spectacle écrit autour des œuvres musicales contemporaines de Toru Takemitsu et Olivier Messiaen, Flexible Silence met en scène l'ineffable beauté du rapport au temps.

Après avoir étudié les arts plastiques et la danse classique, Saburo Teshigawara commence sa carrière de chorégraphe en 1981. S’il travaille alors pour de prestigieuses compagnies de danse, il fonde Karas, sa propre compagnie et crée des solos. Frappante est très certainement la diversité de ses propres centres d’intérêt artistique, comme en témoigne ses installations, la réalisation de vidéos, ou sa participation à plusieurs films. Saburo Teshigawara a également mis en scène des opéras, parmi lesquels Solaris (2015), dont il écrit le livret, fait la mise en scène et conçoit la chorégraphie. Solaris témoigne déjà de son vif intérêt pour la musique, cet opéra étant conçu autour d’une création musicale de Dai Fujikura, avec les solistes de l’Ensemble intercontemporain.

Flexible Silence

Flexible Silence, nouvelle création pour six danseurs présentée au Théâtre national de Chaillot, est aussi construite autour de deux œuvres musicales contemporaines de Toru Takemitsu et Olivier Messiaen jouées par six solistes de l’Ensemble intercontemporain et le sextuor d’ondes Martenot du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. De manière significative, Saburo Teshigawara explique ces choix musicaux et éclaire les rapports de la musique et de la danse : « Pour moi, ce sont deux compositeurs qui créent une matière sonore de la plus grande pureté et, d’une certaine façon, dans une dimension proche de la nature elle-même. Ainsi la musique de Takemitsu est un monde de sons unique qui ressemble à la rencontre de l’air et de la nature. Il y a quelque chose de physique chez lui. Cette clarté instable dans son œuvre est un guide pour ma danse. »

Flexible Silence ou la beauté du temps

Pour Saburo Teshigawara, la danse est faite de sensations. Or, celles-ci sont parfois fuyantes et souvent incertaines. Cette incertitude semble première pourtant première puisque Saburo Teshigawara entend créer à partir de cette dernière. Et une telle incertitude appelle un paradoxe fondateur de la danse : l’ « absence » de chorégraphie. Saburo Teshigawara précise : « (…) la réalité, c’est que dans mon quotidien, il n’y a pas de chorégraphie. Je veux que les déplacements sur scène soient comme dans la vie. Evidemment, il faut aussi la définition d’une chorégraphie. Mais on peut éviter la notion de répétition. Notre modèle est peut-être la fumée ou la vapeur. Ce sont des choses toujours renouvelées, fraîches, elles ne se répètent jamais, elles sont, elles existent. »

Le travail chorégraphique de Saburo Teshigawara consiste donc d’abord en une recherche permanente de fraîcheur et de spontanéité, termes qu’il emploie volontiers. Mais une telle recherche ne saurait toutefois laisser place à l’improvisation : « Quand je dis que l’on n’a pas besoin de répéter, c’est que le but, ou la matière, sont de toutes petites variations dans le temps, et le temps peut changer la qualité ou la matière. Le temps est ce qui est essentiel. »

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