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Être morts ensemble: l’événement du 11 septembre 2001

Confronté aux images du 11 septembre 2001 et à l’expérience traumatisante qu’elles ont suscitée, Mauro Carbone considère que cet événement a été, immédiatement, le plus vu dans l’histoire humaine, et que nous avons tous été exposés à la puissance inhérente de ces images: celle qui nous a contraints au rôle de témoins simultanés de la mort d’autrui.

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Présentation
Mauro Carbone
Être morts ensemble: l’événement du 11 septembre 2001

Être morts ensemble appartient au genre de l’essai philosophique. Aux prises avec l’actualité, cet ouvrage témoigne d’un engagement intellectuel qui cherche dans ce qui résiste une manière d’être interrogé par son époque: en l’occurrence, le 11 septembre 2001. Douze ans après l’attaque, certaines images insistent encore, insensibles à toute euphémisation ou tentatives de refoulement. Tout particulièrement celles des «jumpers», ces désespérés qui se jetèrent dans le vide. Ou ces pancartes que les proches des victimes disposèrent dans les rues de New York pour avoir des nouvelles des disparus.

Au cours des cinq parties qui composent cet ouvrage, sur la base de cette expérience commune des images de l’événement du 11 septembre 2001, Mauro Carbone esquisse par touches suggestives les conditions d’une nouvelle manière de penser la politique qui nous implique tous, puisque, comme le dit l’auteur, face à l’horreur de ces images «nous avons tous obscurément senti que nous n’étions pas en train de mourir seuls».
«À une époque où la politique comprise comme condition de la coexistence humaine —du vivre ensemble humain— semble avoir perdu tout crédit, l’unique manière de la penser de nouveau réside peut-être dans cet étrange être morts ensemble parce qu’ensemble nous avons vécu la mort d’autrui.»
Mauro Carbone

Mauro Carbone, spécialiste d’esthétique, est philosophe, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Il a notamment publié Proust et les idées sensibles (Vrin, 2008), La chair des images: Merleau-Ponty entre peinture et cinéma (Vrin, 2011), le livre collectif L’empreinte du visuel. Merleau-Ponty et les images aujourd’hui (MētisPresses, 2013).

Sommaire

— Introduction: présentation des motifs qui sont à l’origine de la rédaction de l’ouvrage et résumé des parties.
— 1ère partie: Retour au débat entre le postmoderne et le moderne qui a anticipé les questions philosophiques que le 11 septembre suscitera.
— 2ème partie: Interrogation philosophique autour de la notion d’événement.
— 3ème partie: Entrelacement de l’esthétique et du politique par le biais de la notion de sublime, que les images de l’événement éveillent, suggérant la possibilité d’une nouvelle communauté politique.
— 4ème partie: Retour sur une des images fondamentales: le Falling man, qui a été tacitement censurée. Mauro Carbone s’interroge sur ce refoulement.

Traduit de l’italien par Marc Logoz.