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Et toutes elles réinventent le monde

27 femmes pour 27 propositions artistiques. Une manière de voir le monde et de le ressentir qui s’exprime à travers le dessin, la vidéo, la photo, l’installation ou la peinture. Pour chaque artiste, des reproductions de leurs œuvres commentées par elles-mêmes.

— Auteur : Philippe Cyroulnik
— Éditeur : Le 19, Montbéliard
— Année : 2003
— Format : 22 x 28,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 80
— Langue : français
— ISBN : 2-910026-73-6
— Prix : 15 €

Et toutes elles réinventent le monde
par Philippe Cyroulnik (extrait, p.1)

Il est clair que ces dernières années les femmes ont témoigné d’une énergie, et d’un dynamisme qu’ont souligné de nombreux critiques. Dans ce kaléidoscope, nous avons délibérément mélangé les genres. L’exposition présentera aussi bien des dessins, des peintures et des installations, que des photos. Quatre œuvres vidéo seront présentées le jour de l’inauguration. Si certaines interrogent l’identité et le genre à travers une investigation des stéréotypes sociaux et culturols (Marie-Hélène Fabra, Ruth Barabash, Mariela Scafati), d’autres interrogent les relations entre formes et couleurs. Certaines campent à la lisière du formel et du métaphorique (Monique Régimbald-Zeiber) ou d’une rhétorique critique (Suzanne Lafont). Elles mettent en jeu les potentialités fictionnelles de l’image (Angela Grauerholz, Raymonde April), les liens entre le scientifique et le social et ses rapports à l’imaginaire (Christiane Geoffroy, Sylvie Unguauer). Elles peuvent entremêler le biographique, l’utopique et le poétique (Alexandra Baert, Claudie Floutier), investir le territoire obscur et complexe de l’imaginaire sexuel (Delphine Constant). Les unes mélangent le fictionnel et le réel (Véronique Gerbet), les autres le mettent à l’épreuve d’une approche critique et poétique (Estelle Fredet, Michèle Waquant). Elles peuvent tisser un espace où se confondent le réel et l’imaginaire (Delphine Constant, Raphaëlle Paupert-Borne, Anne Rochette Emilie Satre), s’intéresser à l’objet, (Marie Ducaté), aux stéréotypes et aux interférences entre culture et histoire (Véronique Dietrich, Martine Locatelli, Myriam Mechita). Elles peuvent puiser dans le réel les éléments d’une grammaire formelle (Silvia Gurfein, Fabienne Oudart, Christiane Parodi et Mariela Scafati) ou soumettre le jeu du dessin et de la couleur aux rythmes aléatoires d’une rêverie subvertissant les barrières de la rationalité géométrique (Anna Casanova). Dans ce grand rassemblement sont présentées cinq artistes québécoises (Raymonde April, Angela Grauerholz, Nicole Jolicoeur, Monique Régimbald-Zeiber et Michèle Waquant) et trois artistes argentines (Anna Casanova, Silvia Gurfein et Mariela Scafati).

Ces 27 rencontres se déclinent au féminin pluriel. C’est pourquoi nous avons privilégié les œuvres et les commentaires choisis par les artistes elles-mêmes. Nous y avons associé le souvenir d’une critique d’art trop tôt disparue, Christine Miclot.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du 19)

L’auteur
Philippe Cyroulnik est directeur du 19, centre régional d’art contemporain de Montbéliard.