ART | EXPO

Et après ça?

18 Nov - 18 Mar 2012
Vernissage le 18 Nov 2011

Ben se pose cette question, tout comme il la pose à chacun de nous. Après chaque nouvelle oeuvre, après chaque nouvelle exposition, peut-on faire mieux? Est-ce le point ultime que l’on ne pourra plus jamais atteindre, l’apothéose? Lucide, comme il le dit, Ben doute de tout, il sait que les batailles ne sont jamais gagnées d’avance.

Ben
Et après ça?

La ville de Louviers se situe à peu près à égale distance de Rouen, où a grandi Marcel Duchamp, et de la maison de Claude Monet à Giverny. En exposant aujourd’hui à Louviers, c’est-à-dire symboliquement au centre de l’espace géographique qui a nourri ces pères de la révolution esthétique qui a bouleversé le XXe siècle, Ben nous interroge.

Et après ça? Après Monet et Duchamp? Après l’oeuvre de ces grands maîtres qui ont chacun à leur façon refusé de sombrer dans le confort des certitudes et ont ouvert de nouvelles voies pour la pensée, peut-on encore faire de l’art? Faut-il se résoudre à abandonner tout espoir de voir un nouveau monde émerger? Un monde qui se serait débarrassé de ses dictats politiques, culturels, économiques, où les hommes ne chercheraient plus à se dominer les uns les autres et se respecteraient?

Et après ça? Ben se pose cette question tout comme il la pose à chacun de nous. Après chaque nouvelle oeuvre, après chaque nouvelle exposition, peut-on faire mieux, est-ce le point ultime que l’on ne pourra plus jamais atteindre, l’apothéose? Lucide, comme il le dit, Ben doute de tout, il sait que les batailles ne sont jamais gagnées d’avance. Est-ce pour conjurer l’angoisse de la page blanche qu’il recouvre totalement ses toiles de noir pour y inscrire ses mots?

«Ecrire, c’est peindre des mots» peint-il, beau paradoxe, car si écrire c’est peindre des mots, peindre des mots ce n’est pas forcément écrire. La peinture de Ben ne se résume pas à de la calligraphie, il ne dessine pas avec des mots, il les peint. Ce qui a pour effet de les faire apparaître souvent comme des slogans de nature publicitaire, ainsi La mort est éternelle, L’art est inutile.

Les déclarations de Ben résonnent comme des vérités aux multiples interrogations. «Et après ça?», dresse-t-il le constat d’une impasse dans laquelle l’art se trouve, à moins que ce soit l’artiste qui s’interroge sur lui-même?

Cette question résonne et renvoie chacun à imaginer l’après. Après Ben que peut encore faire le musée, et après cette exposition quelle nouvelle idée motivera Ben, et nous, après ça?

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