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Erika Vogt: Speech Mesh- Drawn OFF

08 Mar - 18 Mai 2014
Vernissage le 07 Mar 2014

Le travail d’Erika Vogt est centré sur une pratique du film expérimental et de la vidéo. Dans ses installations, qui se présentent souvent comme des champs d’images dynamiques où s’entremêlent sculpture, vidéo, photographie, peinture et dessin, elle interroge les propriétés de ces médiums et en perturbe la logique matérielle.

Erika Vogt
Erika Vogt: Speech Mesh- Drawn OFF

Triangle France présente la première exposition monographique française de l’artiste américaine Erika Vogt, coproduite avec The Hepworth Wakefield (GB), qui chevauche les deux lieux de façon concomitante. Speech Mesh – Drawn OFF est une installation qui comprend un groupe de sculptures en plâtre mis en dialogue avec une nouvelle série de vidéos et de dessins.

L’atelier et le processus physique lié à la création d’images et d’objets, sont l’un des sujets centraux du travail d’Erika Vogt. Ses installations se présentent souvent comme des champs d’images dynamiques où s’entremêlent sculpture, vidéo, photographie, peinture et dessin. Elle interroge les propriétés de ces médiums et en perturbe la logique matérielle de façon à ce que ses sculptures puissent, par exemple, se présenter comme des dessins, ou encore ses vidéos comme des sculptures. Le titre de l’exposition fait référence à un poème de Paul Celan et évoque ici l’image d’un filet ou d’une grille à la surface de laquelle des fragments d’informations viennent se fixer temporairement, créant des arrangements signifiants. L’artiste introduit une mouvance du sens par la répétition et la distorsion constante des motifs qui traversent les œuvres et les médiums. L’instabilité devient ainsi une qualité intrinsèque à l’installation.

Le parcours d’Erika Vogt, centré sur une pratique du film expérimental et de la vidéo, constitue le socle de toutes ses œuvres. Ses films se construisent selon un procédé de surimposition de couches successives d’images, insérant des séquences originales et des images fixes souvent prises autour de son atelier, au sein d’images existantes ou appropriées. L’entrelacement d’images analogiques et numériques fait état de l’existence du discours autour de la question de l’obsolescence technologique et situe ses vidéos entre l’espace physique du film et l’immatérialité des nouvelles technologies.

Les nouvelles vidéos présentées dans l’installation créent un déplacement constant du poids de la matérialité des sculptures et de la surface des dessins vers un entrecoupement rapide de séquences numériques volontairement fugaces et intangibles. La grande dimension des écrans sur lesquelles les vidéos sont présentées assume une relation à l’échelle humaine au sein de l’installation et souligne la nature architecturée de l’espace établit par les films. Ses sculptures, délicates et monumentales à la fois, sont en dialogue constant avec les œuvres vidéo et les dessins.

Speech Mesh – Drawn OFF présente une constellation d’objets flottant dans l’espace grâce à un système complexe de cordes et de poulies. Moulées en plâtres, ces sculptures déclinent un éventail de formes allant de l’abstrait et du symbolique, jusqu’à la représentation d’objets quotidiens ou fonctionnels, comme une visse ou une ancre marine. La référence à des objets préhensibles ou utilisables, introduit également une notion d’empathie dans la relation entre l’œuvre et le visiteur.

Le moulage en plâtre est un élément récurrent. Il fait référence à l’usage historique de la réplique et de l’étude académique de formes, ainsi qu’à la préparation de sculptures destinées ensuite à être réalisées avec d’autres matériaux plus nobles comme le bronze. Sans être des copies exactes ou encore une distorsion marquée de la réalité, ses sculptures sont tout à la fois une représentation de quelque chose et une réflexion sur l’idée de la sculpture elle-même. Ce caractère indéterminé fait écho au mode de présentation des œuvres, à leur suspension dans l’espace, et au mouvement potentiel suggéré par les poulies. En situation d’équilibre, les sculptures perturbent la relation habituelle qu’entretient la sculpture traditionnelle avec son socle et avec le sol. L’artiste décrit cette installation comme «un champ de débris» où les éléments iconiques et éparpillés ont un effet repoussoir, tant pour le sol que pour la fonction linguistique.

Commissariat
Céline Kopp et Andrew Bonacina

Vernissage
Vendredi 7 mars 2014

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