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Eric Baudart

08 Jan - 19 Fév 2011
Vernissage le 08 Jan 2011

Les oeuvres d'Eric Baudart sont à concevoir comme des objets dynamiques qui oscillent entre planéité et relief, transparence et opacité, mou et dur, ou encore données organiques et chimiques, témoignant de la fragilité et de la complexité des apparences.

Eric Baudart
Eric Baudart

Eric Baudart, jeune lauréat de l’édition 2010/2011 du Prix Meurice pour l’art contemporain, présente sa troisième exposition à la galerie Chez Valentin.

A mi-chemin entre naturalité et artifice, ses œuvres sont le produit d’équations matiéristes dont la forme visuelle percutante défie tout principe de réalité. Au centre de sa pratique réside un intérêt pour le process conduisant à la fabrication et à l’apparition de ses images-substances, territoires paradoxaux où l’organique se confond avec le virtuel, et où la matière semble tantôt affectionnée pour ses sursauts et ses spasmes, tantôt pour sa placidité minimaliste.

Mesurant des échelles et des rapports d’équivalences, l’univers d’Eric Baudart renvoie à une logique en apparence quantifiable mais qui au contact du regard révèle ses écarts et ses contours flous, rendant incertaine toute possibilité de déchiffrement. Car la matière qu’il manipule avec obstination et l’étrange magnétisme dont elle rayonne se soustrait à tout mimétisme avec le réel, renvoyant plus à des turbulences immatérielles que de froides équations rationnelles.

Ainsi, les Å“uvres d’Eric Baudart ouvrent le regard à la rencontre de territoires-limites dont l’allure précieuse et sophistiquée demeure toujours tempérée par l’ambivalence des effets spectaculaires voire hallucinés qu’elle suscite. Lorsqu’il manipule des repères familiers, il semble que ce soit toujours pour les rendre potentiellement inqualifiables.

Ramené à sa pure présence substantielle, l’objet, lorsqu’il est clairement suggéré, demeure toujours impraticable, son utilité dissolue, contredite par le matériau qui le compose. Fasciné par les passages d’états de la matière et ses potentialités formelles Eric Baudart traite son matériau par à-coups, le modelant et le remaniant avec précision, jouant d’effets de textures et de saturation jusqu’à l’obtention d’une forme souvent hypnotique qui invite à la pure contemplation.

Sa série de «Crystal» qu’il commence en 2008 témoigne de cette force magnétique dont il parvient, tel un alchimiste, à doter la matière qu’il manipule. Ces sculptures en résine, matériau de prédilection de l’artiste, résultent d’un processus chimique dont elles seraient les résidus accidentés.

Marquées de l’empreinte du temps que l’artiste serait parvenu à figer, leur précieuse fragilité contraste avec les remous d’une matière qui semble portée à convulsion. Car souvent, l’artiste laisse la matière faire son propre chemin, supervisant ses glissements sans toutefois s’imposer à elle, acceptant de se soumettre à ses aléas desquels il parvient à saisir la vivacité et la fulgurance.

Parfois, le regard semble pris au piège par ces images désertées par le réel, et qui de ce fait ne sont plus accessibles par la sûreté d’une approche systématique et intellectualisée, mais bien exclusivement par une approche sensitive, celle-ci plus instable car non-codifiée. Ici, la transparence n’est toujours qu’une illusion, un effet de surface que l’artiste s’attache à questionner au moyen de filtres artificiels qui viennent perturber nos schèmes perceptifs.

Ainsi, les oeuvres d’Eric Baudart sont à concevoir comme des objets dynamiques qui oscillent entre planéité et relief, transparence et opacité, mou et dur, ou encore données organiques et chimiques, témoignant de la fragilité et de la complexité des apparences, révélant à quel point les frontières entre la réalité et le virtuel sont poreuses, creusées par des interstices que l’imagination et sa force de projection sont alors conviées à infiltrer.

Vernissage
Samedi 8 janvier 2011. 14h à 21h.

critique

Eric Baudart

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