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Envers des villes, endroit des corps

05 Mar - 05 Avr 2005

Portraits et paysages urbains issus de l’«Appartement témoin», lieu d’exposition et de rencontres provisoires. À propos du quartier Malakoff à Nantes.

Gilles Saussier
Envers des villes, endroit des corps

Gilles Saussier présente à la galerie divers portraits et paysages urbains issus de l’appartement témoin, un projet et un lieu d’exposition et de rencontres provisoire ouvert à l’initiative de l’association Peuple & Culture dans la cité HLM de Malakoff à Nantes avant sa démolition.

«Dans le quartier Malakoff à Nantes, où j’interviens depuis 2003 à l’invitation de l’association Peuple et Culture 44, en contrepoint d’une opération urbaine (Grand projet de ville), le souvenir de Bruno Esnault m’habite. Rencontré fin 1988 avec Martine Delahaye qui enregistrait des témoignages de riverains de la Seine, Bruno avait passé sa prime enfance sur l’île de Chatou avant que sa famille ne soit relogée en HLM à la fin des années 1960. Ce témoignage, dont je regarde aujourd’hui les feuillets retranscrits comme mes premières photographies, fait écho à la dimension riveraine de Malakoff, île HLM construite sur le lit du fleuve entre Loire et marais (ancien étier de Mauves). « Les îles ne sont pas seulement des envers du continent, elles autorisent par rapport à l’histoire une relation permanente d’altérité » a écrit le sociologue Jean-Yves Petiteau, avec qui j’ai réalisé à Nantes, l’itinéraire d’une jeune femme venant en aide à des sans abris campant dans le marais alors que tombaient les premiers immeubles de Malakoff. Les extraits présentés aujourd’hui à la Galerie Zürcher ne sont pas un pont jeté entre des morceaux de ville, mais entre des portions de fleuves.»
Gilles Saussier, extrait d’un texte pour Musica Falsa n°21, février 2005

Gilles Saussier
Gilles Saussier (né en 1965) est d’abord photo reporter à l’Agence Gamma. Il couvre l’insurrection roumaine à Timisoara, la Guerre du Golfe, puis découvre le Bangladesh où il initie un projet de coopération avec les photographes bangladais de l’Agence MAP. En 1997, il obtient la «Villa Medicis Hors-les-murs» et séjourne à Calcutta. De retour en France, il publie Living in the Fringe, et participe au séminaire et à l’exposition Des territoires à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ensba). Devenu « artiste documentaire », il évolue depuis à la frontière de l’art et de l’anthropologie, exerçant une activité faite de déplacements et de retours successifs. Ainsi la présente exposition garde-t-elle la mémoire de son premier reportage sur les derniers habitants de l’île de Chatou en 1989, à travers le souvenir de Bruno Esnault, déjà évoqué dans sa précédente exposition à la galerie: Retour au Pays (31 mai-26 juillet 2003).

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marguerite Pilven sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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