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Eat Art

11 Juin - 13 Nov 2004

Une exposition relatant les différents aspects du Eat Art, lancé par Daniel Spoerri en 1960. Un art de la dégustation, du goût. Mais aussi du partage, de l’échange. Des actions sociales, un art relationnel; des œuvres constituées de produits alimentaires, fruits d’un banquet, d’une compression de bonbons. L’art investit nos cuisines.

Communiqué de presse
Daniel Spoerri

Eat Art

Le «Eat Art», qui signifie littéralement «manger l’art» désigne des œuvres et actions mettant en scène la nourriture et nos habitudes alimentaires. Si Daniel Spoerri en est la figure majeure (inventeur et acteur principal), il en est aussi le promoteur, partageant l’aventure avec quelques amis artistes qu’il invite personnellement. C’est ce «Eat Art» de Daniel Spoerri que la galerie fraîch’attitude présente aujourd’hui, celui de l’émulation fraternelle, intellectuelle et artistique.

À la galerie Fraîch’attitude, le Eat Art est présenté autour de différents thèmes permettant de montrer la diversité des formes qu’il a prit ainsi que la pluralité des auteurs qui s’y associèrent. L’exposition répond à une démarche privilégiant la mise en évidence des principaux processus de développement et de fabrication. Cette exposition est l’occasion pour Daniel Spoerri de présenter un panorama à spectre large de l’esprit Eat Art et de le replacer dans sa réalité historique.

> Salle 1: genèse du Eat Art et tableaux-pièges
Des restes de repas, déchets et vaisselle sont collés, «piégés», à même la table puis présentés au mur comme des tableaux.
> Salle 2: le Restaurant, la Eat Art Galerie, les Editions et les banquets Eat Art Rétrospective des activités Eat Art menées à Düsseldorf, œuvres et actions réalisées entre 1970 et 1972.
> Salle 3
Ici sont proposées, entre autres pièces, deux projections inédites de films et un diaporama, illustration de cette période, des actions menées.

Histoire du Eat Art
1960, le «tableau-piège» (fixation d’objets trouvés au hasard sur leur support devenu tableau en s’exposant à la verticale sur les murs) permet à Daniel Spoerri d’intégrer le groupe des Nouveaux Réalistes. Son travail vise la table et nos habitudes alimentaires tout en élevant la banalité au rang d’œuvre d’art. Commençant par pétrifier ses propres repas dans sa chambre de l’Hôtel Carcassonne, il décide ensuite de montrer toutes les étapes aboutissant à la création du tableau-piège, laissant ainsi la performance prendre le relais de l’œuvre picturale.
1961, Galerie d’Addi Koepcke, Daniel Spoerri transforme la galerie en épicerie dans laquelle le public peut acheter, au prix courant, des produits alimentaires estampillés  » Attention œuvre d’art « .
1963, c’est en restaurant qu’il convertit la Galerie J, fait la cuisine en public, invite les spectateurs à dîner, demande aux critiques d’art d’assurer le service en salle puis y inaugure, le jour de la fermeture du restaurant, l’exposition des tableaux-pièges.
1968, l’artiste ouvre le «Restaurant Spoerri» à Düsseldorf qui fonctionne à la fois comme un bar restaurant ordinaire et un lieu de happening permanent proposant, par exemple, chaque jour à sa clientèle un «menu exotique» (ragoût de python, omelette aux fourmis grillées, steak de trompe d’éléphant…). En 1970, Claude et François-Xavier Lalanne y organisent un Dîner cannibale à partir de moulages du propre corps de l’artiste. L’année suivante, lors du Banquet Eat Art, les traiteurs-coloristes, Dorothée Selz et Antoni Miralda servent des aliments colorés devenus méconnaissables.
1970, pour la naissance des «Editions Eat Art», multiples réalisés à partir de matériaux alimentaires, Daniel Spoerri donne un nom à son activité et ouvre la «Eat Art Galerie», célébré comme le temple de l’art comestible. De 1970 à 1972, une trentaine d’artistes répondent à l’invitation de leur hôte. Arman réalise des accumulations de jambes de poupée Barbie en massepain; César, des compressions, à partir de plusieurs kilos de bonbons et pralinés et des Pouces, en caramel; Richard Lindner, un Ange aux lolos bleus en pain d’épice et Dieter Roth, son autoportrait en chocolat…quant à Ben, il choisit l’enfermement dans une boîte afin d’y observer un Jeûne de 24 heures…

Petit à petit, les banquets Eat Art s’émancipent du «tableau-piège». Ils sont conçus comme des pièces de théâtre mettant en scène une thématique particulière et peuvent donc être joués plusieurs fois. De l’Art digestible proposant de digérer l’art contemporain en le consommant, aux Menus travestis dupant les convives sur la nature même des mets préparés, en passant par les banquets Riches et Pauvres laissant le hasard être maître du jeu, l’artiste joue avec la nourriture tout en démontant les codes culturelles qui y sont liés.

A ce jour, après quarante années de service et une cinquante de banquets, Daniel Spoerri a imposé le Eat Art comme une pratique intemporelle et incontournable de l’art contemporain dont la méconnaissance est sans doute le fruit de sa propension à l’éphémère.

Publication
Le catalogue de l’exposition «Daniel Spoerri presents Eat Art» regroupera une série de textes et d’entretiens d’artistes, d’historiens de l’art, d’historiens de l’alimentation, de philosophes qui rendront compte de leur connaissance et de leur compréhension personnelle du Eat Art.
Entretien avec Daniel Spoerri, Témoignages d’artistes évoquant leur propre expérience du Eat Art en collaboration avec Daniel Spoerri (Dorothée Selz et Antoni Miralda: Les «traiteurs-coloristes », Claude et François-Xavier Lalanne: Le Dîner cannibale, Jacques de la Villeglé: Le Restaurant de la Galerie J et l’Ultima Cena).

Galerie Fraîch’Attitude
Créée en 2001 par Aprifel, l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes frais, la galerie Fraîch’Attitude est animée d’un double objectif: promouvoir l’expression artistique sous toutes ses formes, et créer un lieu d’échanges autour du thème des fruits et légumes… cela à travers l’art contemporain.

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