ÉCHOS
19 Déc 2014

Direction de l’ENSA de Bourges, l’épilogue: Hilde Teerlinck se retire et publie un communiqué

Pg_Obadia16LuChao01bMonument
@

Face aux tensions, aux inquiétudes et à la mobilisation, Hilde Teerlinck a retiré sa candidature à la direction de l’ENSA de Bourges, laissant la place à Antoine Réguillon. Suite aux accusations dont elle fut l’objet à la rentrée dernière, l’ancienne directrice du Frac Nord a souhaité répondre par communiqué aux médias qui ont diffusé l’information.

Après des mois de tensions autour de la nomination de la nouvelle direction de l’ENSA de Bourges, le Ministère annonce que la candidature d’Antoine Réguillon a été retenue en lieu et place de celle d’Hilde Teerlinck, qui a retiré la sienne. Consciente que ces conditions hostiles contrariaient son intégration à l’école, ainsi que la mise en place d’un projet collectif, celle-ci a donc fait le choix de ne plus briguer ce poste. Pour autant, Hilde Teerlinck souhaite s’expliquer sur cet épisode houleux et sur les accusations qui l’ont visée ces derniers mois.

Assorti d’un visuel d’une œuvre de Mark Wallinger, Mark Wallinger is innocent, le communiqué de Madame Teerlinck veut couper court aux rumeurs qui l’accuseraient d’une mauvaise gestion de l’établissement dont elle avait la responsabilité. Elle met ainsi en avant toutes les actions qui, depuis 2006, ont permis de donner au Frac Nord une place de premier rang, comme l’organisation d’expositions internationales ou l’ouverture d’un nouveau bâtiment, à l’architecture ambitieuse, faisant de ce lieu une vitrine pour les institutions «nouvelle génération». Forte d’un bilan, de fait, plus qu’honorable, la directrice rappelle qu’elle fut même reçue à l’ordre de Chevalier des Arts et des Lettres en 2013. En outre, Hilde Teerlinck, «choquée», récuse avec vigueur tout soupçon de conflits d’intérêts ou de malversation de fonds publics, tenant pour fantaisiste de telles informations. Elément à porter à son crédit, aucune action en justice ne semble en effet avoir été instruite en ce sens.

Il était important de rappeler que les compétences et les choix stratégiques de Hilde Teerlinck n’étaient pas directement remis en cause, pas plus que son dévouement à ce poste. Au-delà du parcours professionnel, et du respect qu’il impose, les craintes s’étaient surtout cristallisées sur sa gestion des ressources humaines et sa conception du managing, elle-même reconnaissant que «l’ambition de (son) projet a peut-être été ressenti par certains membres de (son) équipe comme une charge excessive», même si, affirme-t-elle, «d’autres membres, en revanche, l’ont vécu comme une période d’enrichissement». Si Hilde Teerlinck tient à laver sa réputation de tout soupçon de faute professionnelle à proprement parler, force est bien de reconnaître qu’elle ne se prononce en revanche pas sur l’idée d’un parachutage, ni sur le contenu de son projet pour Bourges, deux points pourtant essentiels dans le débat qui agité l’école ces dernières semaines. Au-delà de cette affaire particulière, désormais conclue, le cas de la rentrée 2014 de l’ENSA de Bourges pose ainsi toujours la question de la gouvernance des écoles d’art françaises et du mode de recrutement des administrateurs.

AUTRES EVENEMENTS ÉCHOS