ART | EXPO

Dianne Hagen

30 Juin - 07 Sep 2007

Les nouveaux travaux que Dianne Hagen présente dans cette exposition poursuivent le travail commencé en 2004 sur le dessin. Elle accentue dans cette nouvelle série l’effet bi-dimensionnel des dessins, par l’ajout de matière extérieure sur le papier, comme le plastique, la pulpe de papier, le verre, le collage…

Dianne Hagen

Les nouveaux travaux que Dianne Hagen présente dans cette exposition poursuivent le travail commencé en 2004 sur le dessin. Elle accentue dans cette nouvelle série l’effet bi-dimensionnel des dessins, par l’ajout de matière extérieure sur le papier, comme le plastique, la pulpe de papier, le verre, le collage… Un dessin bleu, composé d’une matière réalisée à partir de papier et de colle, inclut en son centre une photo de la mer. Au moyen de ce matériau utilisé dans d’autres dessins, l’artiste recompose une mer en mouvement autour de l’image fixe, en relief, qui rappelle le mouvement des vagues. Un autre dessin se compose de photos de Lys, placées en cercle, comme un cadre ou une frise autour de morceaux de verre transparent imbriqués dans cette matière à base de papier et colle. Ce dessin donne une vision presque idyllique au premier regard et finalement, les morceaux de verre viennent nous dérouter.

A la fois, ils réfléchissent la lumière et en même temps il s’agit d’un matériau «agressif» , récurrent dans le travail de l’artiste. Un autre dessin se compose de feuilles d’aluminium, cadre du dessin, sur lesquelles sont collées des lettres découpées d’un magazine, comme pour un message anonyme. Elles forment les mots «Freedom yeah right«. Ce message apparaît dans plusieurs pièces et renvoie à la fois au sujet dessiné, une forme organique ou minérale qui évolue librement et hors de tout contexte, et en même temps à la condition de l’artiste elle-même, comme un hymne à la liberté d’expression.
Dianne cherche ainsi un contact direct entre l’objet que l’on voit et l’image à laquelle elle nous renvoie par l’esprit. On pourrait parler ici d’ «anima» car l’artiste fait appel à des choses de l’ordre de l’invisible, de l’impalpable, un monde de sensations. Ces dessins nous posent question, nous arrêtent, on est intrigué. L’artiste nous pousse d’ailleurs à ce questionnement en choisissant des couleurs et des motifs séduisants au premier regard, mais détournés de leur usage habituel. La notion même de beau est bousculée. Souvent, ce sont des motifs qui rappellent un monde organique, qui se développe sans même que nous en ayons conscience.

Dianne Hagen présente également trois sculptures sur tables basses. La première se compose d’un élément en silicone qui rappelle la forme des bustes classiques avec en papier séché au centre, une forme abstraite creuse à la place d’une tête. Une seconde table se compose d’une forme de chaussure et la troisième est faite avec des morceaux de tissu rose, argent et or, enlacés qui recréent une silhouette. Ces sculptures renvoient harmonieusement aux couleurs des dessins, mais là encore la notion de beau, l’utilisation inhabituelle de matériaux pourtant simples dérange et questionne.

La pratique artistique de Dianne offre une exploration incessante entre l’œuvre d’art et l’esprit. Les œuvres ne portent jamais de titres pour éviter les cloisonnements et les classifications, l’artiste nous incitant constamment à un dialogue intime avec son œuvre, une expérience unique.

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