ÉCHOS
03 Juil 2015

Destitution de Nicolas Bourriaud de l’Ecole des beaux-arts. L’ANdEA

PCommuniqué de presse
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Communiqué de l’ANdÉA (Association nationale des écoles supérieures d’art) en réponse à la décision de la Ministre de la Culture de procéder au remplacement du directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris

Par communiqué de presse publié le 2 juillet à 20h00, le ministère de la Culture et de la Communication a fait savoir que « Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, a rencontré ce 2 juillet 2015 Nicolas Bourriaud, Directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA), afin de lui faire part de sa décision de procéder à son remplacement ».

En laissant de côté la rumeur divulguée par Le Canard enchaîné avant même que cette décision ne soit rendue publique, nous tenons à dire de la façon la plus nette notre opposition à une décision scandaleuse, inique et irresponsable.

Scandaleuse, cette décision l’est par sa brutalité, par le fait qu’elle intervienne en cours de mandat et par l’absence de concertation avec laquelle elle est prise, notamment au sein du Conseil d’administration de l’établissement, qui réunit des représentants enseignants, étudiants, des personnels, du ministère de la Culture et des personnalités qualifiées de haut niveau – au sein duquel une voix s’est élevée, celle de l’artiste Xavier Veilhan, pour souligner combien « il est important qu’il y ait à la tête de l’école une personnalité dotée d’une renommée aussi internationale » que celle de Nicolas Bourriaud (Le Quotidien de l’art de ce jour).

Inique, cette décision l’est par les motifs avancés, à savoir de nouvelles priorités fixées par la ministre en cours de mandat, dont rien ne dit que le directeur actuel et ses équipes seraient inaptes à les mettre en œuvre.

Cette décision est enfin irresponsable. D’abord parce qu’elle vient contredire et mettre en péril l’action menée par la Direction générale de la création artistique (DGCA) du ministère auprès des écoles supérieures d’art. Intervenant à un moment où la DGCA, d’une part est engagée dans une démarche de co-construction avec notre association, visant notamment à améliorer et garantir la qualité des procédures de recrutement et de nomination des directeurs, d’autre part vient de se doter d’un nouvel organigramme au sein duquel a été créée une sous-direction à l’emploi, à l’enseignement supérieur et à la recherche, visant à signifier et construire l’unité des enseignements supérieurs à la création dont le ministère de la Culture a la charge, elle donne le funeste signal au mieux d’une effarante légèreté, au pire d’un déni de la ministre à l’endroit de l’action mise en œuvre par ses services. Le calendrier de l’appel à candidature lancé en vue du remplacement de Nicolas Bourriaud invite à privilégier l’hypothèse du pire : lancé le 2 juillet, soit dans la plus défavorable des périodes, celui-ci sera clôt le 21 juillet, soit dans des délais évidemment non propices à recueillir des candidatures nombreuses et de qualité.

Irresponsable, cette décision l’est enfin par l’extraterritorialité de l’ENSBA qu’elle signifie, faisant de celle-ci l’objet d’une politique d’exception, qui bafoue les bonnes pratiques que nous nous attachons à mettre en œuvre avec la collaboration de la DGCA au sein du réseau national des écoles d’art que nous représentons – réseau dont fait partie l’ENSBA et dont la mention dans le communiqué de la ministre prêterait à sourire si l’hypothèse du pire n’était avérée.

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