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Dans le désordre

05 Sep - 07 Nov 2009
Vernissage le 05 Sep 2009

David Lefebvre collecte des images diverses, souvent médiocres en qualité et d’apparence banale - photos découpées dans des magazines ou prises avec un téléphone mobile, captures d’écran ou surtout des images glanées sur le net -, qui forment le point de départ de «tableaux» peints à l’huile sur toile.

David Lefebvre
Dans le désordre

Chaque jour, pour ainsi dire, David Lefebvre collecte des images. Des images diverses, souvent médiocres en qualité et d’apparence banale : photos découpées dans des magazines ou prises avec un téléphone mobile, captures d’écran ou encore – et surtout – images glanées sur le net.

Il y a des personnes aussi bien que des paysages, des amis proches comme de parfaits inconnus ; des paysages champêtres comme des sites urbains. Des images prises dit-il « dans le désordre » – c’est le titre de l’exposition – et qui forment le point de départ de « tableaux » peints à l’huile sur toile.

Cette transposition d’une image média en peinture n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire a priori, un procédé si couramment utilisé en France par les artistes de la nouvelle génération plus souvent fascinés par les possibilités offertes par les nouvelles technologies.

Or non seulement David Lefebvre opère cette «reproduction» par les seuls moyens de la peinture, mais encore, il a recours à ses procédés les plus classiques comme la «mise au carreau» permettant de cadrer et d’agrandir le sujet à sa convenance.

Ainsi, partant d’une image très pauvre, de basse définition, il ne cherche pas à masquer cet état mais à le préserver jusqu’au stade final du tableau terminé dont l’aspect parfois «inachevé» montre le tracé au crayon de la grille sur la toile.

Quitte à malmener ces systèmes mis en place sur de petits formats, David Lefebvre cherche à en repousser les limites toujours plus loin : «Cela m’a permis», dit-il, «de libérer pas mal de choses, au niveau de la touche, des coulures, le fait d’accepter de laisser des zones non peintes qui là, pour le coup, sur des formats plus importants deviennent réellement présentes et font partie intégrante de la peinture.»

Parfois, il n’hésite pas à emprunter une solution plastique qu’il juge parfaitement réussie par d’autres. «Du coup», avoue-t-il, «je me retrouve dans une sorte de fantasme de la copie qui peut être parfois moteur dans ma peinture. Il m’arrive de choisir une image parce que je vais avoir envie d’obtenir le même rendu qu’une image d’une peinture de Peter Doig, par exemple. »

Récemment, en surfant sur le net, David Lefebvre a été suffisamment attiré par le blog d’une jeune femme pour en suivre l’actualité pendant plusieurs mois. Celle-ci s’y montre en diverses occasions de sa vie quotidienne, mais prend la précaution de rester anonyme en plaçant un rectangle blanc sur son visage.

On pense au fameux «rectangle blanc» en guise d’avertissement parental des programmes de films à la télévision dans les années 70 – et de fait, les images des émissions de télé-réalité sont ses premières sources d’inspiration.

Mais, il s’agit d’abord pour lui d’une «fenêtre», comme la réminiscence de toutes ces maisons, dont il fait dès l’origine l’un de ses thèmes de prédilection : «Parallèlement à des portraits», dit-il, «je peignais des maisons. Ces tableaux étaient vidés de la plupart des éléments qu’on pourrait s’attendre à trouver dans un paysage avec une maison, il arrivait qu’il n’y ait même plus de fenêtre. Cela devenait des sortes «d’objets-maisons. L’aspect s’y prêtait bien car c’était souvent des maisons Phenix et je voyais ça un peu comme des portraits par absence.»

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Nicolas Villodre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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