Zineb Sedira

Zineb Sedira

Zineb SEDIRA — née le 1er avril 1963 à Gennevilliers (France). Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni), Alger (Algérie) et Paris (France).

Zineb Sedira est une artiste contemporaine française dont le travail inclut photographie, vidéo, installation. Entre écritures biographiques, témoignages et travail de mémoire, les Å“uvres de Zineb Sedira auscultent la complexité des histoires et souvenirs. Ouvrant des espaces de circulation, pour la parole notamment. Née de deux parents résistants algériens venus s’installer en France pendant la Guerre d’Algérie (1961), les mémoires filiales qu’explore le travail de Zineb Sedira n’ont rien de simple. Basé sur la singularité de ces histoires individuelles, il déploie des architectures mentales faites de routes, de barrages et de ponts. S’y croisent ainsi carcasses de navires échoués et phares. Actuellement, le travail de Zineb Sedira est représenté par la galerie kamel mennour (Paris, Londres), The Third Line (Dubai) et la Galerie Plutschow (Zurich), notamment.

Zineb Sedira : photographies, vidéos et installations comme vecteur de filiation et de transmission

Après avoir grandi à Gennevilliers, Zineb Sedira s’installe à Londres en 1986. En 1991, elle donne naissance à une fille. Filiation, reproduction, transmission… Ses premières Å“uvres vont mettre en balance ces questions, dans l’espace public. Zineb Sedira intègre ainsi la Central Saint Martins School of Art de Londres (1992-1995). Puis étudie les nouveaux media à la Slade School of Art de Londres (1995-1997). Effectuant ensuite un travail de recherche en photographie au Royal College of Art de Londres (1998-2003). En 1997, son installation Une Génération de Femmes se compose de sérigraphies, rappelant des carreaux de céramique à décor dit « cuenca y arista ». De près, le motif appert être composé d’une sorte de photomaton de femme. Autour duquel rayonne une myriade de photomatons (identiques) d’une autre femme plus jeune. On devine le visage de la mère, encerclé par le visage de sa fille, comme autant de points d’interrogation.

Du silence à la narration : démêler l’écheveau des histoires individuelles sur fond de guerres collectives

Les séries photographiques La Maison de ma Mère (2002) et Mother, Daughter and I (2003), prolonge le questionnement. Avec les vidéos et installations Silent Sight (2000), Mother Tongue (2002), Retelling Histories (2003), Mother, Father and I (2003)… Les images silencieuses accueillent ainsi, progressivement, le son, la langue, la parole, la narration. Par touches, la complexité se déploie, dans une histoire où rien n’est simple, où la mémoire individuelle ne peut pas faire l’économie de sa balafre collective. Tramant lentement une histoire audible, l’Å“uvre de Zineb Sedira scrute la Méditerranée. Escaping the Land (2006), Another Sight (2008), Shipwreck series (2008), Registre du phare (2011)… Là où ne semblent coexister que des inconciliables, elle réussit à mettre au jour de la cohérence sensible. Une démarche d’universalisation qui contribue ainsi à l’internationalisation du travail Zineb Sedira, Biennales de Venise (2001, 2011) incluses.