Mike Kelley

Mike Kelley

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Mike KELLEY — né le 27 octobre 1954 à Wayne (USA) ; décédé le 31 janvier 2012 à South Pasadena (USA).

Mike Kelley est un artiste contemporain américain dont la pratique inclut sculpture, installation, vidéo… Il est connu pour ses Å“uvres impliquant des peluches et jouant ainsi sur l’approche occidentale de l’enfance. Oscillant entre deux mythes : l’enfance comme pure innocence et l’enfant pervers polymorphe (Sigmund Freud). Parmi ses Å“uvres les plus célèbres se compte par exemple le diptyque photographique Manipulated Mass-Produced Idealized Object (1990). Diptyque en noir et blanc, les deux photos montrent deux adultes nus, un homme et une femme (Sheree Rose et Bob Flanagan), en train de chevaucher un grand ours en peluche pour la femme, et de se torcher les fesses avec une peluche pour l’homme. Actuellement, le travail de Mike Kelley est représenté par la Galerie Gagosian (New York, Beverly Hills, San Francisco, Londres, Paris, Le Bourget, Rome, Athènes, Genève, Hong Kong), la Jablonka Galerie (Cologne), Patrick Painter Inc. (Los Angeles), Wako Works of Art (Tokyo), notamment.

Mike Kelley : peluches, couvertures en laine, maison pour petits oiseaux… La sculpture comme métaphore

Mike Kelley a étudié l’art à l’Université du Michigan, à Ann Arbor (diplômé en 1976). Avec Jim Shaw, Cary Loren et Lynn Rovner, il y fonde alors le groupe de noise expérimentale Destroy All Monsters. Suite à cela, il intègre la California Institute of the Arts de Valencia en Californie (diplômé en 1978). Dès ses débuts, Mike Kelley crée des Å“uvres dont la force réside dans la charge métaphorique. Catholic Birdhouse (1978), The Little Girl’s Room (1980), Eviscerated Corpse (1989)… La puérilité amplifie la violence de la métaphore. Celle du viol, du meurtre, de l’agression. Plus que la sexualité, c’est l’agression qui hante le kitsch de Mike Kelley. Peluche gentiment éviscérée sur une petite couverture carrée, sous le regard contrit de deux autres petites peluches enlacées… Arena #2 (Kangaroo) (1990) évoque le décalage entre une violence vécue et les outils à disposition pour la raconter (vocabulaire, concepts, objets transitionnels).

L’enfance, le kitsch, la violence… Des Å“uvres jouant sur le fossé entre le réel et sa représentation

En 2000, Mike Kelley est invité à participer à l’exposition collective « Présumés Innocents, l’art contemporain et l’enfance ». Organisée par le CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, l’exposition est alors attaquée en justice au motif de présentation d’images pédopornographiques. Jouant sur le rêve américain et préfabriqué des classes moyennes, son travail met en scène l’histoire des pères fondateurs, les maisons de banlieue, les institutions fédérales… Toujours irrévérencieux. Parmi ses dernières Å“uvres se compte le projet des Kandors (la ville de Superman) (2007). Dont les formes ne sont pas sans évoquer certaines sculptures de Paul McCarthy, avec qui Mike Kelley aura souvent travaillé (Pour le film Heidi, 1992, par exemple). Le travail de Mike Kelley a fait l’objet d’un grand nombre d’expositions personnelles. Il a également participé à la Biennale de Venise (1988), ainsi qu’à la Documenta de Cassel (1992, 1997). En 2012, Mike Kelley s’est suicidé.